Musique : Jazz in Aiacciu fête ses 20 ans

La 20ème édition de Jazz in Aiacciu se déroule du lundi 27 juin au samedi 2 juillet sur la place du Casone. À la baguette de la manifestation depuis sa création en 2002, Marcel Guidicelli déroule le programme des festivités.

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Annulé en 2020 en raison de la pandémie de Covid, Jazz in Aiacciu avait fait son retour en septembre dernier dans un nouvel écrin. Le Lazaret Ollandini ayant été donné à la Ville d'Ajaccio par son propriétaire et la jauge d'accueil du public ayant été abaissée par la commission de sécurité, Marcel Guidicelli et son équipe avaient opté pour le théâtre de verdure du Casone.

L'occasion de "s'approprier un nouvel espace et de donner une autre dimension" à cette manifestation qui souffle cette année ses 20 bougies. Avec, comme d'habitude, des artistes de haute volée.

En pleine préparation de l'événement, son "chef d'orchestre", Marcel Guidicelli, en dévoile les coulisses et la programmation. Tout en rappelant qu'une "équipe de bénévoles s'active chaque année pour tout organiser".

France 3 Corse ViaStella : Après deux années marquées par la pandémie, le festival se déroule de nouveau au mois de juin. Comment abordez-vous cette 20ème édition ?

Marcel Guidicelli : Très bien. Au moment où je vous parle, nous sommes d'ailleurs en train de tout préparer au Casone. Pendant deux ans, on n'avait pas pu faire le festival en juin à cause du Covid. François Ollandini ayant donné le Lazaret à la Ville d'Ajaccio, celle-ci nous a mis le Casone à disposition. On ne pouvait plus organiser la manifestation au Lazaret car la commission de sécurité avait donné son accord pour 250 places maximum. Du coup, la Ville nous a gentiment proposé le Casone. Après, c’est sûr qu’il a fallu occuper l’espace car cela n’avait rien à voir avec le Lazaret. C’est plus grand, c’est une autre dimension. Et on s’adapte !

Vous avez pu vous jauger en septembre dernier, lors de l'édition précédente organisée pour la première fois au Casone...

Oui. L'an passé, on a fait Jazz in Aiacciu sur quatre soirs. Il y avait de grands artistes : Anne Paceo, Michelle David, Peter Cincotti... On a pu faire des tests par rapport à la configuration ainsi que des essais. Cette fois, en organisant le festival fin juin, comme d'habitude, on est dans sa véritable configuration avec six soirs de concerts. Comme chaque année, le premier concert est toujours gratuit.

A Filetta, Roberto Fonseca, Melody Gardot, Keziah Jones... Cette année encore, le festival fait honneur à sa réputation avec une programmation de grande qualité. Qu'en pensez-vous ?

Très objectivement, en termes de qualité, on a une excellente programmation. Selon la presse spécialisée, elle est du niveau de celle du Festival Jazz à Vienne.

En ouverture, pour la soirée gratuite du lundi, on aura A Filetta avec Paolo Fresu, Daniele di Bonaventura et l’ensemble Matheus avec Jean-Christophe Spinosi en chef d’orchestre. Ensuite, le mardi 28, ce sera au tour d'Avishai Cohen de monter sur scène. C'est une référence absolue et un monument du jazz mondial. Le même jour, Paul Mancini se produira en première partie. Chaque année, nous tenons toujours à avoir des artistes insulaires.

Le mercredi 30, place à Moving Quintet avec André Paoli en première partie, puis à Roberto Fonseca, l'ancien pianiste de Buena Vista Social Club. Jeudi 30, il y aura la soirée brésilienne. Le vendredi 1er juillet, la célèbre chanteuse américaine Melody Gardot montera sur scène. C'est une tête d’affiche. D'ailleurs, tous les billets pour son concert ont été vendus depuis deux jours.

Enfin, samedi 2 juillet, Diane Saliceti assurera la première partie de Keziah Jones qui se produira en clôture du festival. Là aussi, c'est une tête d'affiche. Il reste encore des places mais il y a beaucoup de demandes.

Vingt ans après avoir créé ce festival, il s'est imposé au fil du temps comme un événement majeur en matière de jazz. Quel est votre sentiment en regardant tout ce chemin parcouru ? 

À l'origine, le tout premier festival ne se déroulait que sur un soir. C'était un seul concert que j'avais organisé au Lazaret grâce à François Ollandini. J’avais mis de l’argent de mon livret A pour le financer. En fin de compte, mon argent a servi à cette passion et à faire ce que j’aime.

Aujourd'hui, nous sommes une équipe d'une trentaine de bénévoles à organiser l'événement. C’est vraiment du boulot ; on travaille toute l'année sur la programmation, la logistique... Mais nous sommes tous des passionnés animés par la même volonté : faire partager ce que l'on aime, c'est-à-dire la musique. Nous voulons amener du bonheur aux gens, sans aucune prétention, et faire venir de grands artistes en Corse pour que tout le monde en profite. Aujourd’hui, au Casone et ses 1300 places en extérieur, le festival prend une autre dimension. Certains journalistes, notamment ceux du Point, nous ont récemment cités parmi les dix plus gros festivals de France. C'est quand même quelque chose qui nous touche beaucoup.

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