Ni expulsion ni coupure de gaz ou d'électricité, du 1er novembre au 31 mars la trève hivernale le garantit, mais les procédures se poursuivent.
Née après le coup de gueule de l'abbé Pierre en 1954, dénonçant la mort d'une d'une femme sur les trottoirs de Paris, la trève hivernale est devenue loi en 1956.
C'est donc la 63ème période de cinq mois de suspension des expulsions de logement pour impayé qui a débuté ce 1er novembre, et prendra fin le 31 mars.
Mais si les expulsions et coupures de gaz ou d'électricité sont suspendues, les procédures engagées en cas d'impayé se poursuivent.
Aussi pour David Frau, président de la fédération du logement de Corse-du-sud et président de la Croix Rouge, l'important c'est que les familles rencontrant des difficultés s'adressent aux services sociaux pour être accompagnées, afin d'éviter d'en arriver à l'expulsion. "Il existe une comission administrative de prévention des expulsions".
Région parmi les plus pauvres de France, la Corse est aussi une de celles où le prix du foncier est le plus élevé, premier des facteurs de difficulté d'accès au logement : "Le prix du foncier, le prix de la construction, influe directement sur le prix des loyers, et sur les possibilités de dettes locatives au vu des salaires qui sont plus faibles en Corse qu'ailleurs."
En Corse, si le nombre d'expulsions reste peu élevé par rapport au continent, malgré une certaine disparité entre le nord et le sud de l'île : En 2018, 17 expulsions ont été effectuées en Haute-Corse, et seulement 5 en Corse-du-sud. Une disparité qui peut s'expliquer par la plus forte représentation des logements sociaux en Haute-Corse, les bailleurs publics ayant obligation de passer par une procédure d'expulsion.