Le ministre de l'Intérieur est en déplacement en Corse, ce vendredi, à la suite de l'épisode orageux et venteux de la veille, durant lequel cinq personnes ont perdu la vie. Gérald Darmanin est revenu sur la gestion de la crise, survenue hier dans la matinée, et a annoncé la déclaration prochaine de l'état de catastrophe naturelle.
En déplacement au camping Dolce Vita, à Calvi, ce vendredi 19 août, le ministre de l’Intérieur est revenu sur les violentes intempéries qui ont frappé la Corse la veille, et endeuillé l’île, selon le dernier bilan, de cinq personnes, dont une jeune fille de 13 ans.
Hier soir, vingt personnes étaient comptabilisées parmi les blessés, dont quatre en urgence absolue. "Nous avons eu des nouvelles rassurantes, entame Gérald Darmanin. Notamment pour ceux qui se trouvaient dans un état grave."
Quel bilan tirer, au lendemain de crise ? Cet événement météorologique "exceptionnel" est survenu en l’espace de quelques minutes, rappelle le ministre, compliquant singulièrement sa gestion. "La difficulté qu’on a eue hier matin, c’est que l’alerte météo avait été donnée aux services de la préfecture la veille au soir. Les préfectures ont fait leur travail en alertant tous les responsables économiques et communaux de ces vents."
L'alerte météo n’a pas permis de qualifier comme il le fallait ces vents absolument exceptionnels qui se sont formés en quelques minutes.
La violence des vents recensés a surpris les services météorologiques comme les autorités, qui n'ont eu que peu de temps pour réagir, retrace-t-il.
"On s’attendait – puisque c’était l’alerte de Météo France - à des vents autour de 100 km/h, soit des vents violents, mais pas extraordinairement violents. Mais ils sont arrivés jusqu’à 220 km/h. L'alerte météo n’a pas permis de qualifier comme il le fallait ces vents absolument exceptionnels qui se sont formés en quelques minutes. L’alerte orange est tombée quelques minutes seulement avant l’arrivée de ces vents et empêchait donc l’évacuation des campings à ce moment-là."
Des difficultés de prévision constatées également ailleurs en Europe, souligne le ministre, "sans doute notamment du fait de la sécheresse que nous avons connu".
Alerte orange à quelques minutes seulement de l'intempérie
Pour autant, y a-t-il eu des failles dans la gestion de l’alerte hier matin ? Gérald Darmanin indique compter commander prochainement une enquête auprès des services de la sécurité civile quant au déclenchement de la vigilance orange.
"Ce que nous constatons au ministère de l’Intérieur, c’est que l’alerte météo est arrivée quelques minutes avant [le plus gros des intempéries]. Donc à 8h du matin [une évacuation des campings] n’était pas physiquement possible."
La mise en place de constructions spécialisées pour faire face à de futurs violents épisodes météorologiques sur l’île est désormais une piste étudiée, souligne Gérald Darmanin.
L'alerte météo est arrivée quelques minutes avant [le plus gros des intempéries]. Donc à 8h du matin [une évacuation des campings] n’était pas physiquement possible.
"Le bon sens consiste à dire dans des cas comme celui-ci qui peuvent se reproduire et où personne ne peut être incriminé, mais dont il faut se protéger bien évidemment, il faudrait pouvoir faire comme en Outre-mer, avec des abris anticycloniques. Ce n’est évidemment pas des cyclones que nous avons connus ici, mais on pense à des abris qui permettent aux gens de rapidement pouvoir se protéger."
Une demande de "bon sens" qu'il promet de relayer "dès cet après-midi au ministre en charge", à savoir le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu.
Etat de catastrophe naturelle
Le ministre de l'Intérieur annonce également que l'état de catastrophe naturelle devrait être déclaré en Corse dès mercredi prochain. Une façon, notamment, de permettre "aux entreprises d'être dédommagées rapidement".
"Le préfet a aussi arrangé avec les professionnels de l'assurance un guichet unique qui permettra à toutes les entreprises très rapidement de pouvoir remplir leur dossier, aidées par la préfecture, pour pouvoir toucher très rapidement leur assurance."
Gérald Darmanin assure compter se tenir, "comme [il le fait] à chaque catastrophe, en direct avec la présidente de la fédération des assurances pour permettre très rapidement que les acteurs économiques, en plus des dégâts humains, dégâts psychologiques et économiques pendant cette saison, ne doivent pas attendre les dédommagements économiques."
"Je m'en assurerais personnellement", répète-t-il. Le ministre de l'Intérieur précise revenir en Corse en septembre, date à laquelle il aura "l'occasion, sans doute, de pouvoir faire une réunion avec le président de la Collectivité et les acteurs du monde économique pour pouvoir bien constater que toutes les choses engagées par le président de la République ont bien été mises en place."