L'Assemblée de Corse se penche, ce jeudi 27 juillet, sur le plan territorial de prévention et de gestion des déchets de Corse, exigence du code de l'environnement. Ce document vise, entre autres, à rattraper le retard considérable de l’île en matière de mise en décharge des ordures ménagères sur les prescriptions européennes.
Une fois encore, les limites initiales des sites d'enfouissement insulaires des déchets ménagers seront dépassées en 2023. Au lieu des 100.000 tonnes pour l'ensemble de la Corse, 160.000 seront nécessaires. Une fois encore la préfecture l'a autorisé par dérogation, pour que les sacs-poubelles ne s'entassent pas dans les rues. Cela fait huit ans que ça dure.
Où en serons-nous en 2027 et 2033 ? Soit dans 4 et 10 ans ? Ces dates sont les échéances fixées pour le PTPGD (plan territorial de prévention et de gestion des déchets). Obligation du code de l'environnement et décliné dans toutes les régions, ce document est cadré par les prescriptions européennes de lutte notamment contre la mise en décharge, nocive pour l'eau et l'air, contraire au recyclage. En 2022, la Corse a enfoui 62 % de ses déchets ménagers, elle aurait dû ne pas dépasser 50 % depuis 2020. L’Europe fixe un maximum de 10 % pour 2035.
Un document qui ne fait pas consensus
Le PTGDD de Corse, lancé en 2018 par l'Assemblée rentre dans sa dernière phase après approbation. Il vise un rattrapage ultra rapide de ce retard. Pour y parvenir deux centres de tri et de valorisation sont prévus. Mais ne font pas tout à fait consensus entre l'exécutif de Corse et le Syvadec qui est compétent pour le traitement des déchets.
Un échange de courrier datant de la mi-juin entre Gilles Simeoni et Don Georges Gianni le révèle. Quatre pages de questions pour le premier, six pages de réponses pour le second, qui précise à plusieurs reprises que "tous ces éléments ont déjà été transmis à l'exécutif, certains depuis des mois". Petite passe d'armes à fleurets mouchetés encore.
Drôle de hasard, on apprenait hier, mercredi, pour le centre de Monte, la notification de ce très gros marché, ce qui signifie le lancement des études et de la construction. La Collectivité de Corse ne participe pas pour l'instant au financement, mais l'Etat oui à hauteur de 80 %.