Des manifestants ont saccagé vendredi à Ajaccio une salle de prière musulmane et tenté de mettre le feu à des exemplaires du Coran, à proximité du quartier des Jardins de l'Empereur où deux pompiers et un policier avaient été blessés la nuit précédente.
En marge d'un rassemblement de quelque 250 à 300 personnes dans les Jardins de l'Empereur, la cité où les sapeurs-pompiers ont été attaqués dans la nuit de jeudi à vendredi, un petit groupe a fracturé la porte vitrée d'une salle de prière musulmane et l'a saccagée.
Ils en ont sorti de nombreux livres, dont des exemplaires du Coran, auxquels ils ont tenté de mettre le feu, sans parvenir toutefois à les brûler entièrement.
Dans ce quartier populaire, sur les hauteurs d'Ajaccio, ces personnes, encadrées par des policiers déployés pour maintenir le calme, ont cherché à identifier les auteurs des violences de la nuit, aux cris de "On est chez nous!" ou "Arabi fora (les Arabes dehors)!", a constaté la correspondante de l'AFP.
C'est dans cette ambiance tendue qu'une salle de prière musulmane située à proximité de la cité des Jardins de l'Empereur a été saccagée et des exemplaires du Coran ont été partiellement brûlés.
Déploiement des forces de l'ordre devant chaque salle de prières avec mission de protection des biens et personnes pic.twitter.com/2REoHwiSKn
— France 3 Corse (@FTViaStella) December 25, 2015
De nombreux policiers sont restés déployés toute la nuit devant les cinq lieux de culte musulmans de la ville, ainsi que dans la cité des Jardins de l'Empereur.
La terrasse d'un restaurant kebab situé à proximité de la cité a été endommagée dans ces incidents qui ont pris fin vers 21h.
D'autres dégâts ont également été causés, dans le quartier des Jardins de l'Empereur, par les manifestants.
Des dégâts causés aux Jardins de l'Empereur. Une centaine de personnes toujours sur place dont le Préfet de #Corse pic.twitter.com/3CLNyGF5oe
— France 3 Corse (@FTViaStella) December 25, 2015
Le préfet de Corse, Christophe Mirmand, s'est rendu dans la cité, a constaté la correspondante de l'AFP. Interpellé par les manifestants, il a déclaré être présent "pour éviter des débordements".
Assurant que "tous les moyens étaient mis en oeuvre" pour retrouver les auteurs de l'agression de la nuit de jeudi à vendredi, il a aussi estimé que les "menaces de ce soir (vendredi soir, ndlr) n'étaient pas acceptables".