Précarité : le délégué interministériel à la lutte contre la pauvreté fait le point sur la situation en Corse 

La Corse est l’une des régions métropolitaines la plus pauvre de France. Olivier de Noblecourt, délégué interministériel à la prévention et à la lutte contre la pauvreté fait le point sur le plateau du Corsica Sera ce vendredi 1er février. 

La Corse est la région métropolitaine la plus pauvre de France. Les différents acteurs de la solidarité se sont réunis à Ajaccio vendredi 1er février afin d' identifier les chantiers prioritaires en présence d'Olivier Noblecourt, délégué interministériel à la prévention et à la lutte contre la pauvreté. 

Ce dernier a fait le point sur la situation sur le plateau du Corsica Sera. 

Un peu plus de 20 % de la population corse vit en dessous du seuil de pauvreté. Comment explique-t-on ce phénomène ? 
On est sur un territoire où la souffrance d’un grand nombre de concitoyens est plus importante qu’ailleurs parce qu’il y a probablement un affaiblissement d’un certain nombre de systèmes de solidarités publiques, avec de l’éloignement, de l’isolement, du non-recours aux droits et aux services. 

 

Il y a des gens qui ne bénéficient pas des droits sociaux auxquels ils peuvent prétendre, des gens qui ont le sentiment d’être abandonnés, livrés à eux-mêmes. C’est pourquoi la stratégie nationale qu’a annoncée le président de la République met l’investissement total sur l’accès au droit, la simplification, l’automatisation de certains droits, mais aussi toutes les politiques qui renforcent les liens humains, qui renforcent la prévention pour le plus jeune âge, mais aussi l’accompagnement des plus fragiles. 

Je pense particulièrement aux personnes âgées qui se sentent isolées, sans aucune ressource, sans aucune aide. La pauvreté n’est pas qu’une question monétaire, c’est aussi une question de ressources sociales. Nous allons investir sur ces moyens-là. 


Paradoxalement, la Corse est la région la plus pauvre, mais la préfète annonçait il y a peu que la région était l’une de celles qui avaient le moins recours à ces aides sociales. Est-ce une méconnaissance ? 
C’est souvent dû au fait que les gens ne connaissent pas les droits auxquels ils peuvent prétendre. C’est lié aussi parfois à l’éloignement de certains services sociaux, ou de certains services publics. Nous allons donner à la collectivité, aux services de l’État, aux caisses de sécurité sociale des moyens supplémentaires pour favoriser cet accès au droit. 

Aller vers les personnes, créer des solutions itinérantes, renforcer les moyens humains sur le terrain. On est dans un moment où nos concitoyens doutent de l’efficacité des politiques sociales, avec une impression qu’il n’y a plus de prise sur la vie quotidienne des gens que les plans se succèdent et que rien ne change. 

 



Tout l’enjeu de la stratégie, c’est pour ça que je suis là aujourd’hui, c’est pour que ce soient les acteurs de terrain qui apportent les solutions concrètes. Il y a des enjeux de mobilité très importants en Corse. Ce sont des enjeux d’isolement liés à la géographie de l’île. Tout cela, il faut que ce soient les acteurs corses qui puissent se construire des réponses et l’État amène des moyens. 

Peut-on lier cette paupérisation au fait qu’il y a une forte activité saisonnière ? 
L’activité saisonnière est une chance parce qu’elle est génératrice de richesses pour l’île, mais ça peut être un piège pour un certain nombre de personnes. 

Là aussi ça suppose qu’il y ait des modalités d’accompagnement, notamment sur toutes les politiques de l’emploi, les politiques d’accès à la formation qui soient renforcées. C’est ce que propose la stratégie de lutte contre la pauvreté, avec des moyens très importants pour les familles.
 
On est dans un temps où on a besoin de reconquérir de la confiance et de l’efficacité, de s’ancrer dans le concret, d’aider, par exemple, l’accès à l’alimentation pour les enfants qui viennent à l’école le ventre vide. Il va y avoir des petits-déjeuners dans les prochains mois. D’aider l’accès à la cantine pour les communes qui n’arrivent pas à financer une tarification sociale, l’État va les aider à mettre en place cela. Payer moins chers un certain nombre de produits essentiels notamment dans l’alimentation infantile. Tout ceci fait partie des mesures concrètes que les acteurs corses vont pouvoir déployer. 


 

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