Aux assises des Bouches-du-Rhône, Jean-François Federicci et Jean Fleur Costa sont accusés du double homicide des cousins Mattei à Corscia en 2011. Ce mercredi après-midi a été consacré aux témoignages des policiers, une audience qui s'est déroulée à huis clos.
Le huis clos partiel a été demandé ce mercredi après-midi par la cour afin de préserver l’anonymat de trois policiers. Le premier d’entre eux a déjà témoigné, il a notamment fait état d’une pièce, un appartement a été sonorisé dans un autre dossier criminel.
Une personne mise en examen dans cet autre dossier aurait affirmé : « Jean-François Federici, je le respecte, c’est lui qui a vengé Florian Costa ».
Pour la défense, ces mots demandent explications. Elle demande l’intégralité de l’enregistrement, qui plus est, cette phrase aurait été prononcée après le premier procès en instance durant lequel Jean-François Federici a été condamné dans cette affaire.
Possibilité de cassation
Autre élément : le parquet de Bastia avait requis la nullité de cette pièce. La Défense y voit potentiellement une possibilité de cassation. « Il va de soi que nous nous battons aussi sur la régularité de cette sonorisation. Car si d’aventure elle devrait être annulée, ce qui sera très certainement le cas, et bien elle aura pollué très vraisemblablement ces débats.
Ces débats auront prospéré sur une pièce de procédure, sur une sonorisation qui serait tout à fait nulle. Ce que sait l’avocat général qui la communique puisque le parquet général qui est un et indivisible fut-il le parquet de Bastia en a requis l’annulation », estime Me Bruno Rebstock, avocat de Jean-François Federici.
La défense se projette donc à moyen terme. Mardi, lorsque le cas de Pierre Federici a été disjoint, une première demande de cassation a été formulée pour l’ordonnance de disjonction.
La personnalité des accusés
Ce mercredi matin, en ouverture de session, le tribunal d’Aix-en-Provence s’est intéressé à la personnalité de Jean-Fleur Costa et Jean-François Federici, mais plus particulièrement du second. Il est le principal accusé.
L’homme a arrêté l’école en 5ème, il a été berger avec son père, lequel est décédé lorsque Jean-François Federici avait 15 ans. Par la suite, l’accusé a été exempté du service militaire, car il était soutien de famille. Une famille nombreuse de cinq enfants.
Le portrait dressé par les psychiatres et psychologue est flatteur pour la défense. « Ses activités officielles, il suffit de consulter le greffe du tribunal de commerce et on s’aperçoit que les commerces qu’il a eus ont toujours été déclarés. De ce point de vue, il n’a jamais eu aucune difficulté. Il n’a jamais été poursuivi ni querellé de ce chef, donc il n’y a pas de difficulté », précise Dominique Mattei, avocat de Jean-François Federici.
Vendetta
En fin de matinée un policier a témoigné. Il a raconté l’horreur du double assassinat commis le 17 février 2011 sur le pont de Corscia. Cet assassinat est relié par l’accusation à la Vendetta entre les Costa et les Mattei.
Jean-Fleur Costa est le demi-frère de Florian Costa qui avait été assassiné en décembre 2010. Pour les enquêteurs, il s’agit d’une vengeance, ce que nient les personnes accusées.
Le double-assassinat a été commis dans le véhicule de Marc-Marie Mattei. Ce dernier avait affirmé aux policiers connaître ses ennemis, mais il avait refusé de donner le nom des agresseurs. Les Mattei ne sont pas partie civile dans ce dossier.