Le Premier ministre, Édouard Philippe, a dévoilé certains points de la réforme des retraites mercredi 11 décembre. Des mesures qui n’ont pas convaincu les syndicats. En Corse, ils portent aussi des revendications locales.
La mise en place d’un système universel. Mercredi, le Premier ministre, Édouard Philippe, a détaillé son projet de réforme des retraites, le but : « Corriger les injustices et l’adapter aux nouvelles trajectoires de carrière. » Un système qui selon le gouvernement : « Reste fidèle aux valeurs fondatrices ».
Mais en Corse, ces propos ne sont pas de nature à rassurer. Les syndicats demandent un retrait immédiat. « C’est ce que nous avons dénoncé depuis plusieurs semaines. C’est une sémantique de la part du gouvernement, puisqu’en réalité, pour partir à taux plein, il faudra avoir 64 ans et non pas 62 ans. C’est un enfumage des travailleurs. Les annonces qui sont faites ne sont pas du tout à la hauteur des attentes de l’intersyndicale au niveau local », estime Patrice Bossard, secrétaire général de l'Union CGT Corse-du-Sud.
Âge d’équilibre
Ainsi, selon le projet du gouvernement, l’âge légal restera à 62 ans, avec un « âge d’équilibre » progressivement amené à 64 ans et un « système de bonus-malus ».
Autres mesures présentées : retraite minimum garantie à 1.000 euros et « 85 % du SMIC dans la durée », possibilité de partir deux ans plus tôt pour les personnes exerçant des métiers usants, niveau de pension des enseignants « sanctuarisé », majoration de 5 % dès le premier enfant, fin des régimes spéciaux.
Les Français nés avant 1975 « ne seront pas concernés par la réforme ». Selon le plan du gouvernement, la première génération à intégrer le système universel est celle qui aura 18 ans en 2022.
Opposée à ces mesures, l’intersyndicale a d’ores et déjà lancé un appel pour une nouvelle journée d’actions le 17 décembre, dans la lignée des mobilisations du 10 et du 5 décembre.
Revalorisation de l’indemnité compensatrice de trajet
En Corse, l’intersyndicale porte aussi des revendications locales comme la revalorisation de l’indemnité compensatrice de trajet (ICT).
Une réunion s’est tenue, mercredi, à Corte, avec les organisations patronales. L’ICT est de 200 euros par an, elle pourrait être portée à 250 ou 300 euros. Mais les patrons ne veulent pas payer de charges sur cette augmentation. « Les employeurs veulent des réponses sur la défiscalisation de cette indemnité et ils ne sont pas d’accord sur le montant de 300. Ils proposaient 250 euros, soit 50 euros d’augmentation depuis 10 ans, on pense que c’est léger », explique Louis Ducreux, secrétaire régional CFDT-Corse.
Au-delà de l’augmentation de l’ICT, l’intersyndicale demande la généralisation et la hausse de la prime de transport, une prime de vie de chère et une régulation par l’État des prix des carburants.
Selon le calendrier du gouvernement, le projet de loi sera soumis au Conseil des ministres le 22 janvier et discuté au Parlement fin février.