Le tribunal correctionnel de Bastia a rendu son jugement dans l'affaire du Corssad. Jean-Jacques Giammari, président du conseil d'administration du Corssad, et Virna Kramer, directrice adjointe, ont été relaxés. Le directeur général, Bernard Giammari, a été déclaré coupable de "détournement".
Jean-Jacques Giammari a été relaxé des chefs de "complicité de détournement de fonds" et "faux et usage de faux en écriture" Relaxe également pour Virna Kramer qui était poursuivie pour "détournement de fonds publics".
En revanche, son époux, Bernard Giammari, directeur général du Corssad a été déclaré coupable de "détournement" et condamné à 25.000 euros d'amende. Ni lui, ni sa compagne, n'ont été condamné pour les 500.000 euros de salaires et de primes qu'ils se sont octroyé entre 2010 et 2013. Pour le tribunal ces salaires exorbitants ne constituent pas une faute pénale. Le parquet dispose de 10 jours pour faire appel.
Des peines bien en deçà de celles demandées le procureur de la république. En juin dernier, Nicolas Bessone, avait requis 4 ans de prison avec mandat de dépôt contre le directeur du Corssad, 2 ans contre son épouse et du sursis contre son père. Des amendes allant de 50.000 à 100.000 euros avait également été demandées.
La CGT qui se portait partie civile a immédiatement réagit : " la condamnation est trop faible compte tenu des faits reprochés. Le syndicat "demande au Conseil Départemental et à l’ARS de mettre tout en oeuvre afin d’empêcher M Giammari d’exercer toute fonction au sein du Corssad".
Rappel des faits
L'enquête menée par le pôle économique et financier de Bastia portait sur des malversations présumées à la tête du Centre d'organisation régional des services de soins et d'aide à domicile (Corssad) qui compte 400 salariés.Bernard Giammari et son épouse, directeur et directrice-adjointe de l'association régionale, étaient poursuivis "pour détournements de fonds publics par une personne chargée d'une mission de service public".
Le président du Corssad, Jean-Jacques Giammari, qui n'est autre que le père du directeur, était poursuivi pour "complicité de détournements" et "faux et usage de faux".
Les directeurs étaient soupçonnés de s'être versés des salaires élevés, jusqu'à "30.000 euros mensuels soit quatre fois plus que le maximum autorisé", avait souligné la CGT dans un communiqué en avril 2014.