Ce mardi 3 septembre marque la rentrée pour les 46.942 élèves de l’académie de Corse. Rémi-François Paolini, nouveau recteur, répond aux questions de France 3 Corse ViaStella.
Ils sont 46.942 élèves à avoir repris le chemin de l’école, ce mardi 3 septembre, en Corse.
Une année scolaire qui débute dans un contexte politique incertain et lors de laquelle de nombreuses réformes pourraient être lancées.
Jour de rentrée pour les 46 942 écoliers,collégiens & lycéens de l'@accorse ! Le recteur s'adresse à eux & à leurs familles.
— Académie de Corse (@accorse) September 3, 2024
💬Chì a nostra scola sia u locu induve ognunu abbia belli ricordi, si senti bè, in securità,è sviluppi cusì, à u più,e so capacità!https://t.co/wACVLxRri5
Le nouveau recteur de l’académie de Corse, Rémi-François Paolini, répond aux questions de France 3 Corse ViaStella.
Vous venez de rejoindre l’académie de Corse, cette rentrée est plus que jamais marquée par la situation politique avec une ministre de l’Éducation nationale démissionnaire et donc de nombreuses incertitudes autour des réformes annoncées. C’est une prise de fonction spéciale ? Pas idéale ?
Non, je dirais que c’est une prise de fonction sereine et enthousiaste. Sereine parce que le temps de l’école n’est pas le temps de la vie politique. Ça se prépare de longues semaines, voire de longs mois en avance. Et enthousiaste parce que c’est ma première rentrée dans l’académie de Corse que je suis très heureux de rejoindre au service de la jeunesse corse. Et je tiens à souhaiter une très bonne rentrée aux enseignants et une très bonne rentrée aux élèves, aux parents d’élèves et aux fédérations de parents d’élèves pour que l’on ait une très belle année 2024-2025.
Parmi les réformes, il y a l’instauration de groupes de besoins pour les élèves de 6e et de 5e en mathématiques et en français. Ces groupes pourront être constitués différemment en fonction des établissements. Est-ce que ça veut dire que chacun fait ce qu’il veut ?
Non, chacun ne fait pas ce qu’il veut, mais je crois qu’il y a eu un très gros travail qui a été fait tout au long de l’année pour préparer au mieux l’entrée en vigueur de cette réforme. Elle a un objectif auquel on ne peut que souscrire qui est de pouvoir adapter la pédagogie en français et en mathématiques de savoirs fondamentaux à la situation des élèves.
Il y avait des inquiétudes qui se sont exprimées. Je crois qu’elles ont été entendues en laissant une marge d’autonomie importante aux chefs d’établissement et aux équipes pédagogiques pour s’organiser. Ce travail a été fait, accompagné par l’académie tout au long de l’année et je crois que le résultat, c’est une situation apaisée.
Il y a également des craintes au niveau de la généralisation des évaluations des élèves en primaire. Des syndicats enseignants appellent à faire grève mardi 10 septembre contre cette mesure. Que leur répondez-vous ?
Je ne suis pas inquiet, il existait déjà des évaluations. C’est généralisé, mais c’est important pour pouvoir faire progresser les élèves de faire un état de la situation, voir leur marge de progression, leurs lacunes.
Je crois que c’est important et que ça n’enlève rien à la liberté pédagogique des enseignants à l’accompagnement qui va être le leur, mais c’est un élément utile pour faire progresser les élèves. Et pour l’académie aussi de connaître la situation de nos élèves et au niveau national de pouvoir faire aussi des comparaisons et de mieux allouer les moyens.
Il y aura bien un professeur devant chaque classe ce qui implique souvent un recours important aux contractuels. Certains affirment n’avoir eu que deux jours de formation, c’est un peu court ...
Première nouvelle qui est très importante, dans l’académie de Corse, il y aura un enseignant devant chaque classe. C’est un élément très important. Ensuite, nous avons un grand nombre de titulaires, mais aussi des contractuels, souvent nous les avons depuis un certain nombre d’années et ils sont formés tout au long de l’année. Certains arrivent, mais ils vont être pris en charge et formés aussi très rapidement quand il y a des besoins.
Mais un enseignant n’est pas seul. Les formations doivent être mises en œuvre, il y a aussi les collègues qui sont aussi là en soutien, il y a les équipes pédagogiques, le chef d’établissement. C’est une communauté éducative, tout le monde s’entraide et c’est comme ça qu’on peut avancer.
Sur la question de la langue corse, Emmanuel Macron avait promis en septembre lors de sa venue un service public de l’enseignement en faveur du bilinguisme. Comment cela s’annonce-t-il cette année ?
C’est une priorité de ma feuille de route en qualité de recteur. Le discours du président de la République le 28 septembre 2023 a été extrêmement important. Des signaux très clairs ont été envoyés sur l’enseignement de la langue corse, sa défense, son développement. Je m’inscris totalement dans cette ligne.
Cette année, nous avons un certain nombre d’avancées avec la création d’écoles immersives, de nouveaux collèges qui passent en bilingue, deux classes de seconde qui passent aussi en bilingue. Très clairement le service public de l’enseignement au service du bilinguisme, c’est une de mes priorités et une des priorités du projet académique quadriennal que je vais lancer dans les semaines prochaines.
Retrouvez l'intégralité de cet entretien :
