Tema – à la découverte ou redécouverte du patrimoine religieux corse

La Corse recèle d'édifices religieux. Dans cette thématique, France 3 Corse vous propose de découvrir ou de redécouvrir une partie de ce patrimoine. 

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France 3 Corse vous propose de découvrir ou de redécouvrir une partie du patrimoine religieux insulaire. 

Des lieux souvent ouverts au publics dans le Nebbiu, en Castagniccia, en Balagne ou encore dans le Cap Corse. 
 

  • Le couvent de Corbara
C'est un des couvents les plus majestueux de Corse : celui de Corbara en Balagne. Construit sur un orphelinat au XVe siècle par les franciscains, il fut ensuite occupé et rénové par les Dominicains.

Ce sont actuellement les Frères de Saint-Jean, moins d'une dizaine, qui gèrent ce très beau lieu ouvert au public. « Quand un visiteur vient, il est accueilli dans la vie de la communauté. Nous n’accueillons pas des touristes, mais des retraitants ou des gens qui viennent avec une démarche spirituelle et qui sont heureux de participer à la vie de la communauté », explique Père Louis-Marie, prieur de la confrérie des Frères de Saint-Jean.

En tout, le couvent peut accueillir plus de cent personnes, principalement des familles, qui payent moins cher qu’à l’hôtel. Si le couvent prévoit des suites avec salle de bains intégrée pour répondre à la demande, beaucoup préfère les modestes cellules de moines. Deux ont été décorées par certains des 800 civils allemands et austro-hongrois internés dans le couvent durant la Première Guerre mondiale.

Si le couvent vit grâce aux Frères, ils ont besoin d’aide pour la rénovation de la bâtisse. Une aide qui vient en partie de groupes d’admirateurs qui se sont créés en Alsace ou encore en Bretagne. 
 
 
  • Santa-Maria Assunta, Saint-Florent
Dans le Nebbiu, juste derrière le village de Saint-Florent se dresse l’exceptionnelle église de Santa-Maria Assunta, qui fut un temps une cathédrale.

La beauté pisane de l’édifice rappelle la Canonica. Construite à partir de bloc de calcaire blanc trouvés sur place, sa façade est ornée de sculptures d’animaux présents en Corse. « Ils inspirent la terreur, le mal. Quand on rentre dans une église comme ça, le décor, comme la musique ou les tentures intérieures, l’atmosphère qui se dégage est faite pour frapper l’imagination », explique Guy Meria, habitant de Saint-Florent et historien. 

À l’intérieur, quelques merveilles comme la relique de Saint-Flor envoyée par le Vatican. Elle est sortie de l’église tous les trois ans. « C’est un soldat romain qui a été martyr. Dans une fiole, on a son sang, ensuite l’habit, c’est le faste du XVIIIe siècle. On ne pouvait pas laisser une relique déshabillée », reprend Guy Meria. 

Selon l’historien, d’autres choses sont à découvrir sous le dallage de l’église. « Il y a des techniques qui permettent de filmer ce qu’il se passe sous la terre. Je pense qu’il serait temps qu’on analyse ce qui mène à la crypte », estime-t-il.

Si l’édifice n’est plus considéré comme une cathédrale, des messes ou des mariages sont toujours célébrés dans ce haut lieu du christianisme corse. 
 
 
  • Quercitellu
La Castagniccia recèle des merveilles du patrimoine religieux insulaire. C’est le cas notamment à Quercitellu où les habitants ont découvert de très belles choses. « Il y avait un patrimoine religieux, mais qui n’est perceptible que si on en parle. Quand on a relancé la confrérie, on a pris conscience que nous avions une fortune qui nous tendait les bras et qui dormait », explique Michel Orsoni, un habitant.

Juchée sur une colline, la chapelle Saint-Cyprien, petit bijou roman du XIIe siècle. « La première confrérie de Corse, peut-être, a eu son siège ici autour de 1495-1500 », indique Dominique Luccioni, membre de la confrérie San Ciprianu. Sur le linteau de la porte, deux serpents qui se mordent la queue. « Parmi toutes les versions, la nôtre, c’est que le serpent représente la fin sans fin, l’infini », reprend-il. 

D’autres perles du patrimoine religieux sont à découvrir dans la micro-région où chaque village regorge de témoignages et de la foi des anciens. 
 
 
  • Le couvent de Marcassu, Cateri
Retour en Balagne à Cateri, au couvent de Marcassu. Un couvent qui a accueilli des hommes pendant plusieurs siècles, et qui est aujourd'hui choyé par la communauté de Sœurs du Rosier de l’Annonciation créée il y a une dizaine d'années. 

Elles entretiennent avec amour les nombreuses beautés du couvent comme sa sacristie toute de bois sculpté, son cloître fleuri ou son réfectoire décoré de fresque. « On sent une atmosphère de prière qui nous a précédé. On est des nains juché sur des épaules de géant, nous ne sommes rien. Et on arrive un désir de donner notre vie mais avant nous, depuis des siècles, d’autres l’on fait et on le sent ici », explique Soeur Laetitia Tremolet de Villers, fondatrice de la communauté des Sœurs du Rosier de l'Annonciation.

Les couvent accueille aujourd'hui de jeunes « postulantes » qui souhaitent rejoindre la communauté comme Claire-Lise qui après une formation d’infirmière-puéricultrice vient de passer plusieurs mois au sein de l’édifice. « Beaucoup de visiteurs ne sont pas forcément des religieux mais ils ont un pied dans le couvent qui a toute une vie. Et ils vont découvrir que les sœurs sont pleines de vie, pleines de joie et qu’elles ont des choses à leur transmettre. Ça va peut-être changer l’idée qu’ils peuvent se faire des religieuses », estime-t-elle. 
 
 
  • Couvent de Marianda, Ferringule
Certains édifices ont vu les religieux chassés, il y a bien longtemps. Leur mobilier a été vendu, notamment après la Révolution française, mais leur état, s'il fait peine à voir, laisse encore transparaître leur beauté passée. 

C’est le cas du couvent de Marianda, sur la commune de Ferringule, au tout début du Cap Corse. Le site est en ruine, si le maire, Ange Cherubini, pense qu’il mérite d’être mis en valeur, c’est difficile. « On va essayer de nettoyer l’intérieur pour pouvoir mettre en valeur ce qui reste. Mais on a un gros problème de sécurité, on a une voûte qui menace, des pierres qui ne sont pas tenues et qui peuvent tomber », détaille-t-il. 

Les Franciscains ont mis plus d’un siècle pour édifier ce couvent et sa grande église avec ses sept chapelles. « La fondation du couvent date de 1606, la fondation juridique, c’était du temps du pontificat de Paul V, il faut savoir que les trois communes de Barbaggio, Ferringule et Patrimonio ont participé par des dons et des legs à la construction », explique Fernand Olmeta, habitant de Ferringule.

Accusés d’avoir pris part à la guerre d’indépendance contre Gênes puis la France les Franciscains furent chassés il y a plus de deux siècles, laissant le couvent de Marianda à l’abandon. 
 


 
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