Tema - Immersion dans le quotidien de pêcheurs de Bonifacio au Cap Corse

France 3 Corse vous propose une immersion dans le quotidien de six pêcheurs de Bonifacio à la pointe du Cap Corse. 

Ils s'appellent Maurice, Grégory, Damien, Christophe et Maxime et partagent la même passion : la mer. 

Tous sont pêcheurs et ont accepté d'embarquer une équipe de France 3 Corse ViaStella pour une immersion dans leur quotidien. Rencontres. 
 

  • Pêche à l’anémone à Bonifacio
Maurice Piro est une figure incontournable de la région de Bonifacio. Ce jour-là, accompagné de son neveu Ange, il se prépare à se jeter à l’eau pour une séance de pêche à l’anémone. 

« Il suffit d’un sachet et d’un masque pour voir le fond et c’est tout. Je mets aussi le gant par précaution, même si moi je ne crains pas », explique Maurice Piro. Car l’anémone est urticante et ses filaments peuvent avoir des effets semblables à ceux d’une méduse. 

Une fois remonté, Maurice Pino ne remonte qu’une dizaine de spécimens. Il insiste sur la modération de cette pêche. « Je répète à Ange que le jour où il sera capable d’aller chercher les anémones seul, de seulement cueillir pour la famille, au maximum 5 à 7 par personnes. L’anémone n’est pas une espèce protégée et c’est dommage, je serais pour sa protection ou que l’on donne un quota de pêche », estime Maurice Pino. 
 

Pour le pêcheur et son neveu, il ne reste plus qu’à les déguster. En toute simplicité. 
 
  • Pêche à la langouste à Centuri
Dans le petit port de pêche de Centuri, dans le Cap Corse, il fait encore nuit lorsque Grégory Dellapina monte sur son bateau. À 27 ans, il est le plus jeune des six pêcheurs du village. 
 

Avec Paul, son marin, ils partent chercher leur trésor : la langouste. Ici, les fonds rocheux empêchent le passage des chalutiers et la pêche intensive. Des fonds qui constituent également un habitat idéal pour les langoustes. 

Pour pouvoir les attraper, Grégory Dellapina lance ses filets jusqu’à 120 mètres de profondeur. « La langouste, c’est 70 % de mon chiffre d’affaires. C’est avec elle qu’on survit. Elle a fait vivre des générations avant, elle nous fait vivre maintenant et elle va faire vivre nos enfants donc il faut la respecter », explique le pêcheur. 
 

C’est après 10 heures passées en mer que l’équipage regagne le port, leur glacière pleine de crustacés.
 
  • Pêche au thon rouge à Saint-Florent
À Saint-Florent, Damien Muller est le seul à pêcher le thon rouge.

Avec son père Daniel, ils ont conçu un bateau moderne, rapide, pour améliorer la pêche à la palangre. « Il permet d’être sur les lieux de pêche en une heure au lieu de trois ou quatre », explique Damien Muller. 

Il pratique une pêche durable et sélective. « On choisit une quantité de poisson et une taille pour que le poisson ait le temps de se reproduire. Je pense que c’est le futur de cette biodiversité, d’essayer de ponctionner juste ce dont on a besoin », défend le pêcheur.

Dès la capture du thon, il pratique la technique d’abattage japonaise : ikejime, « tué vivant ». Une pratique qui neutralise le système nerveux de l’animal, le cœur, lui continue à battre et à pomper le sang. 

 


Elle a pour effet de réduire le stress et la douleur du poisson et permet une meilleure conservation de sa chair. « Ici, le poisson est magnifique. Si on l’abîme par un mauvais traitement, on perd tout l’intérêt de la pêche de proximité. L’idée est de ramener à la poissonnerie du très beau poisson, de pouvoir le vendre sur quelques jours et qu’il reste stable sans additif, chimie ou produits incorporés », reprend Damien Muller. 

Pour sublimer ses produits, il a transformé la maison familiale en restaurant. 
 
  • Christophe Genna, seul pêcheur de Giottani
C’est à 40 ans que Christophe Genna quitte sa ville natale, Marseille, pour s’offrir une deuxième vie à Giottani. Ancien commercial, la mer est devenue son nouveau bureau.
 
Il est le seul pêcheur professionnel du petit port du village cap corsin qu’il fréquentait enfant. Depuis deux ans, il parcourt la côte ouest du Cap. « Il y a des endroits où je n’ai pas encore pêché. Ca permet de découvrir d’autres zones et de diversifier les journées. C’est ce qu’il y a de plaisant. Si c’était toujours au même endroit, on se lasserait un peu », livre Christophe Genna. 

Si en été l’endroit est idyllique, en hiver, le port est exposé aux intempéries. Alors Christophe Genna doit faire face seul. « Les conditions de travail sont un peu compliquées. Le port n’est pas très bien abrité en cas de mauvais temps, donc il faut avoir des solutions de repli, plusieurs véhicules pour rapatrier les bateaux dans des ports plus sûrs et il y a toute une logistique derrière. On perd beaucoup de temps, mais c’est ça ou le risque de perdre mon outil de travail », explique le pêcheur. 
 

Malgré les difficultés, Christophe Genna poursuit son rêve : pêcher dans une des régions les plus sauvages de l’île.
 
  • Transmission familiale à Bonifacio
À Bonifacio, la pêche est souvent une histoire de famille. Philippe Botti, pêcheur connu dans la région, transmet son savoir-faire à son fils qui reprendra bientôt le flambeau familial.
 


Bercé par la mer depuis son enfance, Maxime Botti est décidé à reprendre le métier. Il navigue avec son père depuis son plus jeune âge. « Mon fils est stagiaire depuis l’âge de trois ans. Je l’amène depuis tout petit. Quand on est jeune, c’est dur, on ne peut pas faire la fête et faire la pêche », sourit Philippe Botti. 

Ce jour-là, les heures en mer sont récompensées pour Philippe et Maxime. Dans les filets de nombreuses langoustes. Sous l’œil attentif de son père, l’apprenti pêcheur vérifie la taille réglementaire des spécimens. 

En tout, 18 pêcheurs sont installés dans le port de Bonifacio. Une ville où l’activité repose essentiellement sur la saison estivale. « L’hiver c’est compliqué. Parce qu’en général, ceux qui font du poisson ferment. Après, pour nous, c’est difficile avec les particuliers. À Bonifacio, on n’est pas nombreux. Donc il faut essayer de se diversifier et essayer de transformer nos produits », estime Philippe Botti. 
 

Dans l’attente de l’obtention de son diplôme matelot pont, Maxime espère devenir marin-pêcheur professionnel. Il succédera à son père, son oncle et son grand-père. 


 
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