Malgré la forte tradition catholique en Corse, les pratiques autour de la Toussaint et des rites funéraires évoluent avec les modes de vie et les nouvelles technologies.
Nouvelles pratiques
Les religieux vous le rappelleront, la fête de la Toussaint, fête de tous les saints, n’est pas la fête des morts, qui se déroule historiquement le 2 novembre.Mais le jour férié aidant, les deux célébrations sont désormais confondues, c’est l’un des nombreux aspects des changements de pratiques face à la mort.
Assurances
Dans la préparation, déjà. Les seniors, de plus en plus nombreux, souscrivent plus volontiers à des assurances obsèques. « Il y a un renversement de mentalité, explique Raphael Ortolano, président de la chambre régionale professionnelle des agents généraux d’assurance. Ils veulent mettre à l’abris leurs successeurs et s’occuper eux-mêmes de financer leurs obsèques. » Ceux qui y souscrivent ont entre 50 et 85 ans en moyenne et démarrent avec un capital de 1000€.Une enquête du magazine 60 millions de consommateurs en a d’ailleurs pointé les dérives.
Organisation
Cercueil, capiton, soins, etc. Les compagnies de pompes funèbres elles aussi, proposent d’organiser ses propres funérailles.Et parmi les choix des futurs défunts, un rituel s’éloigne tout particulièrement de la tradition catholique corse : la crémation. Selon l’Insee, il y a un peu plus de 3000 décès sur l’île chaque année. Parmi eux, 800 personnes ont choisi d’être incinérées. Deux crématoriums en délégation de service public ont été créés à Bastia et Ajaccio. Une quarantaine de funérailles s’y déroulent chaque mois.
Crémation
L’avantage de la pratique, c’est notamment son coût. Une crémation coûte entre 2500 et 3000€ pour une crémation et plus de 3500€ pour une inhumation sans caveau.« Devant la difficulté d’acheter des caveaux, de faire construire, la crémation est plus simple et dans l’urgence, c’est quand même plus facile d’aller au crématorium », explique Toussaint Bacci, opérateur funéraire à Ajaccio.
Même si la pratique de la crémation est elle aussi bien encadrée.
Et pour les familles, pour faciliter les démarches après le décès, une foule d’initiatives fleurissent.
Nouvelles technologies
A partir d’une application dédiée, on peut suivre une cérémonie funéraire sur smartphone. Des entreprises proposent de clôturer les comptes, assurances-vie, la sécurité sociale, les lignes EDF, etc. Des familles délèguent le fleurissement des tombes, certains les entretiennent contre un forfait de 50€ par mois.Quant à la chrysanthème, fleur historique de la Toussaint, elle se démode au profit d’autres fleurs comme la pomponette, l’azalée ou le cyclamen.
Serge Casanova, curé de l'église Saint-Jean-Baptiste; Antoine Luccioni, fleuriste
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