Ce lundi 11 avril, Pierre Alessandri et Alain Ferrandi, les deux membres du "commando Erignac" toujours incarcérés ont été transférés au centre pénitentiaire de Borgo. Des élus insulaires ont réagi à la suite de leur rapprochement dans l'île.
Une demande de longue date et organisée ce lundi. Pierre Alessandri et Alain Ferrandi, les deux membres du commando dit Erignac toujours incarcérés, ont été transférés au centre pénitentiaire de Borgo en milieu de journée.
Incarcérés depuis mai 1999 sur le Continent, tous deux ont été condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité (assortie d'une période de sûreté de 18 ans) pour l’assassinat du préfet Erignac.
Détenus respectivement depuis 8 et 16 ans à la maison centrale de Poissy (Yvelines), Pierre Alessandri (63 ans) et Alain Ferrandi (62 ans) demandaient depuis plus de sept ans leur transfert - au titre du rapprochement familial - dans un établissement pénitentiaire de l’île.
Le 11 mars dernier, dans un contexte très tendu marqué par l’agression mortelle d’Yvan Colonna à la maison centrale d’Arles, le Premier ministre avait annoncé, "dans un esprit d’apaisement", la levée de leur statut de DPS, condition nécessaire pour valider leur transfert dans l'île effectif depuis ce lundi.
"À leurs côtés pour demander leur libération"
L'arrivée des deux détenus à Borgo a entrainé les réactions des politiques, notamment de la mouvance nationaliste.
Gilles Simeoni, président du conseil exécutif, "c'est l'épilogue d'un long combat judiciaire et politique, qui a été mené depuis plusieurs années. Satisfaction et soulagement bien sûr pour Pierre Alessandri, Alain Ferrandi et leur famille. L'application du droit, enfin. En même temps bien sûr, il est triste qu'il aiu fallu l'assassinat d'Yvan Colonna pour que les choses s'accélèrent enfin. Et je note que le document qui a été co-signé avec Gérald Darmanin a été appliqué loyalement par l'Etat sur ce point."
Outre ce dernier, plusieurs élus ont réagi depuis la matinée sur les réseaux sociaux. Ainsi, la présidente de l'Assemblée de Corse, Marie-Antoinette Maupertuis, écrit sur Twitter : "L'heure du retour de Pierre Alessandri et Alain Ferrandi sur leur terre est arrivée, après trop d'années passées dans les prisons françaises. Je pense à eux, mais aussi à leur famille. Nous serons toujours à leurs côtés pour demander leur libération."
Le député de la 2e circonscription de Haute-Corse, Jean-Félix Acquaviva, estime quant à lui : "Le retour enfin d'Alain Ferrandi et Pierre Alessandri. Il aura malheureusement fallu un drame absolu pour cela. Cet acte doit être suivi d'autres liés au respect du droit pour les projets de semi-liberté. Et le processus de règlement de la question corse doit débuter. Maintenant."
Pour François Martinetti, secrétaire national de Femu a Corsica, "le respect du droit demandé par la société corse depuis des années a été enfin appliqué". "Malheureusement, regrette-t-il, ce retour s'est fait après un drame (l'assassinat d'Yvan Colonna, ndlr)." Et d'ajouter : "Désormais, pour enraciner la paix : ghjustizia è a verità per Yvan è una soluzione pulitica storica ! Hè ora !"
Député de la deuxième circonscription de Corse-du-Sud, Paul-André Colombani s'est également exprimé via Twitter. "Depuis sept longues années, ils demandaient légitimement leur rapprochement en Corse, écrit le parlementaire nationaliste. Le Gouvernement a enfin consenti à appliquer le droit, mais à quel prix ?"
Le maire de Porto-Vecchio et président du groupe Avanzemu à l'Assemblée de Corse, Jean-Christophe Angelini, estime : "Le retour en Corse d’Alain Ferrandi et de Pierre Alessandri, enfin! J’en appelle avec humilité à la poursuite du dialogue afin que ce geste ouvre un cycle inédit pour la paix et une solution politique. Sans avoir à vivre de nouvelle tragédie."
Le maire de Bonifacio, Jean-Charles Orsucci, écrit quant à lui : "Pierre Alessandri et Alain Ferrandi sont enfin près des leurs, à Borgo. C’est le droit. Je regrette qu’il ait fallu un drame pour son application. Travaillons désormais collectivement à une résolution politique, apaisée et démocratique de la situation que connaît notre île."
Dans un communiqué, Ghjuventù Paolina "se réjouit de voir Pierre Alessandri et Alain Ferrandi de retour sur [leur] terre".
"Le retour de nos prisonniers politiques doit être le premier pas vers l'aboutissement de toutes les revendications du peuple corse, souligne le syndicat étudiant nationaliste. [...] Nous sommes à l'aube d'un renouveau et ne devons pas laisser le souffle de la liberté se dissiper."
