Le 20 décembre dernier, les conseillers territoriaux ont adopté, à la majorité, le rapport relatif à la délégation de service public maritime 2023-2029. Un dispositif qui implique une augmentation de près de 15 % le tarif fret ce qui inquiète les socio-professionnels.
C’est par un mail de son transporteur que Jean-Baptiste Cantini, directeur d'un supermarché bastiais, a appris la nouvelle. À compter du 1er janvier 2023, les prestations augmenteront de près de 15 %.
Joint au document, un courrier de la compagnie maritime Corsica Linea. Il y est stipulé : “nous vous informons que la Collectivité de Corse a voté […] une augmentation du tarif fret, afin de faire face aux enjeux environnementaux et à l’augmentation des coûts de combustible. Cette augmentation, qui s’applique à tous quel que soit le nombre de remorques transporté, est de 14.3 % sur le tarif de base 2022 et s’appliquera à partir du 1er janvier 2023.”
Ainsi, le 20 décembre dernier, l’Assemblée de Corse a adopté, à la majorité, le rapport sur la délégation de service public maritime 2023-2029. Ce dernier prévoit une augmentation du prix du mètre linéaire de 35 à 40 euros.
“On ne va pas pouvoir tout absorber en rognant les marges”
Une hausse difficilement audible pour le directeur du supermarché bastiais. “On a déjà eu une augmentation de six points à cause de l’augmentation du prix de l’essence. Là, 14.3 % vont se rajouter en fin de semaine. Ça veut dire qu’en un an et demi on a subi une augmentation de 20 % sur le fret maritime”, déplore-t-il.
Et elle aura des conséquences sur les consommateurs qui pour certains d’entre eux sont déjà impactés par l’inflation. “Il va falloir que l’on répercute cette hausse sur nos prix. Alors on va diminuer nos marges pour essayer d’absorber, ce que l’on a déjà fait pour les 6 %, mais on ne va pas pouvoir absorber la totalité des 15 % qui arrive”, souligne Jean-Baptiste Cantini. Selon lui, les effets pourraient aller jusqu’à la “mort de certaines petites et moyennes entreprises” et le développement d’un “problème sociétal”.
“On ne tient pas compte de notre avis”
Les transporteurs évoquent quant à eux une “hausse qui ne plaît à personne”. “On répercute au centime près les augmentations. Ça a un impact sur l’économie, mais on n’a pas le choix”, regrette Jean-Marie Maurizi, président du syndicat des transporteurs de Corse.
Comme Jean-Baptiste Cantini, il estime que les socio-professionnels ont été prévenus trop tard. “On avait demandé à l’office des transports de repousser cette augmentation au moins au 1er février, mais ça a été refusé. Nous transporteurs ou les clients, on ne nous demande pas notre avis. Ils ne tiennent pas compte des acteurs économiques que nous sommes sur l’île”, soutient Jean-Marie Maurizi.
Contacté, le directeur de la Corsica Linea, Pierre-Antoine Villanova, indique appliquer les décisions de l’exécutif et de l’office des transports de la Corse. Quant à l’annonce tardive de cette augmentation, il estime que “les négociations ont duré longtemps, car qu’elles impliquaient des enjeux compliqués.”
En discussions, les socio-professionnels n’excluent pas la possibilité d’organiser des actions.