La Xylella fastidiosa repérée sur deux oliviers des Alpes-Maritimes

La bactérie « tueuse d’oliviers », a été détectée, pour la première fois sur le sol français, sur deux oliviers des Alpes-Maritimes. La Xylella fastidiosa avait déjà été repérée sur d’autres végétaux notamment en Corse et dans 19 communes du Var et des Alpes-Maritimes. 

Deux oliviers d’ornement d’Antibes et de Menton sont porteurs de la Xylella fastidiosa, une première sur le sol français. Une annonce faite dans un communiqué du ministère de l’Agriculture jeudi 5 septembre. « Conformément à la réglementation, les deux oliviers contaminés qui présentent des symptômes de dessèchement seront arrachés et détruits dans les tout prochains jours afin d'éviter la propagation de la maladie », a indiqué le ministère. 

Un périmètre de lutte, comprenant l’arrachage des végétaux sensibles à la bactérie, ainsi qu’une surveillance renforcée de tous les végétaux dans un rayon de cinq kilomètres. Dans le même temps, le ministère de l’Agriculture demande la coopération « des propriétaires, particuliers ou professionnels » dans la lutte contre ce fléau, rappelant « la nécessité impérieuse, pour les professionnels, mais également les particuliers, de ne pas transporter des plantes lors de voyages en France ou à l'étranger. »

 

 

Des restrictions d'importation élargies en Corse ?


En Corse, depuis 2015, un arrêté a été mis en place pour interdire l’importation de près de 200 végétaux. Des mesures insuffisantes pour l’interprofession oléicole qui reste très inquiète. « Ca fait cinq ans qu’on est lanceur d’alerte au niveau de l’interprofession oléicole corse. On nous dit que c’est la première fois que deux oliviers sont touchés en France. Nous, on a déjà eu des arbres positifs, officialisés par nous-mêmes et l’Inra d’Angers, mais pas par l’État », souligne Sandrine Marfisi, présidente du Syndicat Interprofessionnel des oléiculteurs de Corse.

 

De son côté, la Collectivité de Corse, qui partage ces inquiétudes, souhaite désormais élargir les restrictions. « Nous avons eu des positions constantes qu’il fallait aller au-delà de la simple veille ou de la simple liste qui était préconisée par la préfecture. C’est-à-dire prendre des mesures beaucoup plus strictes sur les entrées de plantes sur le territoire corse. Aujourd’hui, je constate que ce n’est pas le cas. Nous ferons, avec la présidence du conseil exécutif, des propositions beaucoup plus précises dans les jours qui viennent », indique François Sargentini, président de l’office de l’environnement de la Corse.

Des inquiétudes que la préfecture de Corse a tenté d'apaiser dans un communiqué daté du jeudi 12 septembre. Les services de l'État rappellent que "la situation de la Corse est inchangée" et que seule "la sous-espèce Xylella Multiplex" est présente dans l'île

 
 

Rôle de l’Italie dans la propagation 


Une lutte internationale est organisée contre la maladie en Europe, le rôle de l'Italie dans sa propagation étant pointé du doigt. Jeudi, la justice européenne a donné raison à la Commission européenne, qui estime que l'Italie a manqué à son obligation de mettre en place des mesures pour empêcher la progression de Xylella. 

Rome est désormais tenue de se conformer à l'arrêt de la Cour de justice de l'Union européenne « dans les meilleurs délais », sans quoi Bruxelles pourra introduire un nouveau recours pour réclamer des sanctions pécuniaires. Bruxelles estime que depuis octobre 2013, quand le premier foyer a été notifié, l'Italie n'a « pas complètement respecté » la réglementation de l'UE en matière de quarantaine ou de lutte contre la propagation.

La Xylella fastidiosa s’attaque à plus de 200 espèces des végétaux comme les oliviers, les vignes, les chênes, les lauriers roses… En France, la première apparition de la maladie remonte à 2015 sur des feuilles de myrte en Corse. La bactérie a été détectée, à ce jour, dans quatre pays européens : l’Italie, la France, l’Espagne et l’Allemagne. Il n’existe pas de traitement curatif. 


 
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité