Habitat participatif : des maisons écologiques à prix réduits

Depuis cinq ans l’habitat participatif prend de l’ampleur. Près de Montpellier, Odile et Jean-Louis font partie des pionniers de la région. On a la solution ! vous présente éCOhabitons, une association qui aide les résidants à construire ensemble leur lieu de vie partagé.

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C’est un havre de verdure dans la banlieue de Montpellier. Sur ce terrain de deux hectares, huit maisons ont fleuri. Ces foyers individuels, faits sur mesure pour leurs habitants, sont construits dans un jardin partagé.
 
“Tout a commencé en 2008” explique Odile Jacquet, cofondatrice du lieu. “Avec une collègue, nous avions toutes les deux ce projet de nous installer dans un habitat participatif. Nous avons monté une association.” Onze ans plus tard, éCOhabitons regroupe plusieurs dizaines de logements -en projet ou déjà installés- sur six communes. On a la solution ! l’émission qui fait le tour de France des initiatives écologiques et citoyennes vous présente ces terrains collectifs où il fait bon vivre.
 

Grâce à l’habitat participatif, Odile et son mari, Jean-Louis, on pu construire leur maison idéale, pensée spécialement pour eux, tout en économisant 15% à 20% de leur budget pour sa construction. Acheter des matériaux et un terrain à plusieurs permet de faire baisser les coûts. 

Dans cette maison bioclimatique, tout est fait dans le respect de l’environnement. Des briques en terre cuites isolent naturellement la construction et son orientation au sud lui permet de profiter un maximum de la chaleur du soleil. Le couple utilise aussi un poêle à granulés pour se chauffer et grâce à tous ses aménagements, ils ont réduit leur facture de près de 90%. Une solution écologique et économique pour devenir propriétaire.
 



Opter pour l’habitat participatif, c’est aussi réduire les achats inutiles : une seule perceuse suffit pour huit foyers. “On se prête en permanence tout les équipements qu’on peut avoir dans une maison” reprend Odile. Les habitants de Fabréco - le nom du site de Fabrègues où ils vivent- se partagent aussi un jardin d’un hectare avec poules et potager et une petite cabane qui sert de lieu de rencontre à la communauté. Les décisions, comme les tâches inhérentes à la copropriété, sont prises collectivement. 

Chacun est chez soi, mais on retrouve l’esprit d’entraide qu’il y avait à la campagne

“C’est vraiment du dépannage au quotidien, que ce soit pour aller chercher les enfants à l’école, ou pour surveiller nos maisons quand on n'est pas là, voire même se les prêter pour héberger du monde.”

Des débuts compliqués

Odile et son mari comptent parmi les pionniers de l’habitat participatif en Languedoc-Roussillon. Pour concrétiser leur projet, il a fallu pas moins de trois ans. “On ne pensait pas qu’on aurait autant de difficultés, que ça serait si long” se rappelle Odile. “Les décideurs nous prenaient pour de doux rêveurs, ils avaient peur que ce soit une “dent creuse” : qu’on ne puisse jamais finaliser l’opération.”

En 2011 enfin, l’association éCOhabitons qui avait entre-temps considérablement grossi, réussit finalement à trouver des terrains. Pour répondre aux aspirations de tous ses membres, trois projets ont vu le jour : Fabréco donc, en périphérie montpellieraine, mais aussi MasCobado: un immeuble construit en collaboration avec un bailleur social dans le centre-ville et les Hérissons : des maisons construites par leurs habitants en zone rurale. 

 

Le site de Fabrègues, près de Montpellier, est construit en autopromotion: les habitants gèrent collectivement le chantier de sa conception à sa réalisation. © FTV

“On ne pensait pas que ça prendrait autant d’ampleur. L’association a continué à grossir et depuis, on a soutenu beaucoup d’autres projets.” ÉCOhabitons accompagne désormais les futurs propriétaires dans leurs démarches administratives et les aide à négocier les terrains et le prix des matériaux.

L’habitat participatif prend de l’ampleur

Ces systèmes d’habitats coopératifs ne sont pas nouveaux en France. Ils prennent leurs racines au milieu de XIXe avec l’arrivée des cités ouvrières. En 1928, par exemple, des ouvriers et des commerçants regroupés en coopérative ont ainsi acquis le domaine de Draveil près de Paris pour y créer une “ ville jardin”.

Plus tard, à la fin de la seconde guerre mondiale, des ouvriers confrontés à la crise due au manque de logements ont eux aussi décidé de se féderer. Ceux qui se font appeler les castors autoconstructeurs se sont regroupés pour bâtir eux-même leurs maisons sur des terrains collectifs. Ce mouvement d’habitat coopératif né au milieu des années 40 est présenté dans cette vidéo.
 
Jamais vraiment, ce mouvement pour la construction de lieux de vie collectifs ne s’est éteint. Mais il y a près de cinq ans, l’habitat participatif a pris de l’ampleur grâce à une évolution juridique. “Avant la loi ALUR, il y avait toutes sortes de vocabulaire, c’était quelque chose de spontané : on parlait d’habitat partagé, groupé…” explique Odile. “Mais depuis la promulgation de cette loi, nous avons une structure juridique et on parle désormais d’habitat participatif.” 

Depuis le 24 mars 2014 et cette loi « pour l’accès au logement et un urbanisme rénové »,  les aspirants propriétataires sont reconnus comme “associés” dans leur projet d’habitat et il existe des structures juridiques pour encadrer ces procédures. Une reconnaissance de l’État qui ouvre de nouvelles perpectives, comme celle de collaborer avec des promoteurs et des organismes de logement social. “On a constaté un évolution, non pas dans le désir des futurs propriétaires mais plutôt dans notre crédibilité” relate Odile Jacquet. “Maintenant, ce sont les communes qui viennent nous chercher et le regard qu’elles portent sur nous est bien différent”.

Pour les seniors aussi

D’après la fédération française de l’habitat participatif, près de six cent projets sont en cours en France. Ces chiffres montent, mais ne rivalisent pas avec ceux de l’Allemagne qui compte plus de deux millions d’habitats participatifs. Pour Anne Labit, sociologue spécialiste de la question, ce modèle correspond aussi aux attentes d’une partie de la population.  

“La génération des babyboomeurs arrive à l'âge de la retraite. Ils sont nombreux et ils ont une autre vision du type d’habitat qu’ils souhaitent. C’est encore plus fort en Allemagne, puisqu’ils représentent 20% de la population contre 16,4% en France” explique-t-elle dans cette vidéo. 
 
Car opter pour l’habitat participatif permet aussi de répondre à des problématiques spécifiques au seniors. Rompre l’isolement, garder une certaine indépendance… Un peu partout, ces projets intergénérationnels ou spécifiques permettent aussi de mieux vieillir ensemble. Un avantage compris par éCOhabitons : l'association aussi accompagne ce type de projets.

 

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Nous remercions the Island, un espace de coworking dédié aux acteurs de l'ESS du territoire montpelliérain qui a accueilli notre tournage. 
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