L’infertilité du couple

Un couple sur 6 consulte pour des difficultés de procréation. L’assistance médicale à la procréation (AMP) est mise en œuvre dans des situations très diverses.

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Invité | Pr. Clément JIMENEZ - Chef de service de biologie de la reproduction CECOS au CHU de Bordeaux
Date de diffusion | Lundi 29 octobre 2012

En 2010 en France, plus de 2,5% (22400) des enfants nés ont été conçus après une AMP.
L’AMP est en effet proposée dans des situations où la femme, l’homme ou même très souvent les deux membres du couple sont en cause dans la difficulté de procréation ou dans la stérilité.
En France, l’AMP ne peut être mise en œuvre que chez des couples composés d’une femme et d’un homme ayant une vie commune et en âge de procréer.

En fonction des problèmes posés, les techniques d’AMP mises en œuvre sont plus ou moins complexes depuis la réalisation de simples inséminations en passant par la fécondation in vitro (FIV) ou encore la technique de FIV par micromanipulation encore appelée ICSI (intra cytoplasmic sperm injection) qui s’adresse plus spécifiquement aux stérilités masculines. Ces techniques peuvent être réalisées soit avec les propres gamètes (spermatozoïdes et ovocytes) du couple soit avec des gamètes de donneur (spermatozoïde ou ovocyte). Les techniques de FIV et d’ICSI permettent d’obtenir des embryons in vitro qui peuvent être maintenus en culture in vitro au maximum jusqu’à 5 ou 6 jours avant d’être replacés dans l’utérus ou à défaut d’être congelés. S’ils sont congelés, les embryons pourront être utilisés ultérieurement si besoin (les embryons congelés peuvent en effet être conservés de nombreuses années).
S’il n’y a pas de production de spermatozoïdes dans les testicules, le couple peut avoir recours à un don de spermatozoïdes. Dans ce cas, si la femme n’a pas de problème, de simples inséminations avec sperme de donneur (IAD) peuvent être réalisées. Dans le cas où la femme a également des problèmes, une FIV ou une ICSI avec spermatozoïdes de donneur pourra être proposée.
Si la femme a une insuffisance ovarienne qui aboutit à une absence de production d’ovocytes ou à une production d’ovocytes de mauvaise qualité, un don d’ovocyte peut être proposé au couple. Dans ce cas, une FIV ou une ICSI si les caractéristiques du sperme ne sont pas optimales devront être réalisés.
Dans quelques cas, l’homme et la femme sont tous deux stériles avec une absence de spermatozoïdes et d’ovocytes. C’est dans cette situation, peu fréquente, qu’un don d’embryon pourra être proposé.
Les activités d’AMP avec tiers donneurs sont principalement organisées au sein des CECOS (Centre d’Étude et de Conservation des Ovocytes et des Spermatozoïdes) qui sont au nombre de 23 en France, dont Bordeaux.
Il existe des banques de spermatozoïdes congelés depuis 1973 en France. Des banques d’ovocytes congelés sont en cours de constitution (la congélation d’ovocyte est en effet possible depuis peu grâce à la technique de vitrification). Les techniques de FIV et d’ICSI aboutissent à la formation d’embryons in vitro dont certains sont congelés. Les couples à qui ils appartiennent et qui ont terminé leur projet parental peuvent faire le choix de donner leurs embryons pour permettre le projet parental de couples ayant une double stérilité.
En France, les dons sont anonymes et gratuits. Ils sont actuellement très nettement insuffisants pour couvrir les besoins.

Les CECOS ont également pour mission de préserver le potentiel de reproduction de patients ayant besoin de recourir à des traitements susceptibles d’entraîner une stérilité. Dans ce contexte, en fonction des situations, on pourra proposer la congélation de spermatozoïdes, de tissu testiculaire, d’ovocytes ou de tissu ovarien.

L’ensemble des techniques d’AMP intra conjugales et avec tiers donneur est proposé au CHU de Bordeaux qui dispose du CECOS Aquitaine et également d’un laboratoire permettant la réalisation de ces techniques en cas de risque viral (Hépatite B, hépatite C et HIV) et des équipements permettant la réalisation des techniques les plus récentes comme l’IMSI, ou encore le système d’incubation dénommé Embryoscope qui permet de suivre le développement embryonnaire avec la plus grande des précisions sans perturber ses conditions environnementales (température, pH, concentrations en gaz….). Ces conditions environnementales sont essentielles pour que l’embryon puisse exprimer au mieux son potentiel  implantatoire. Le CHU de Bordeaux est  le deuxième centre Français à avoir pu s’équiper de ce matériel coûteux.
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Le CECOS Aquitaine avec son plateau de cryobiologie récemment rénové peut recevoir chaque année plus de 250 patients qui conservent leurs spermatozoïdes avant traitement stérilisant, une dizaine de patientes qui conservent leur tissu ovarien, une vingtaine de donneurs de sperme et une cinquantaine de donneuses d’ovocytes.
Source : Pr Clément Jimenez - Chef du service de biologie et de la reproduction – CECOS - CHU de Bordeaux

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