Le Conseil de l'ordre des médecins des Pyrénées-Atlantiques a très largement voté contre la radiation de l'urgentiste Nicolas Bonnemaison, décidée par les instances régionales. Il l'estime prématurée faute d'informations suffisantes issues de l'enquête le visant pour "euthanasie active".
"Il a été décidé par 13 voix sur 15 de faire appel de la décision (...) de la chambre disciplinaire de première instance de l'Ordre des médecins d'Aquitaine contre le docteur Nicolas Bonnemaison", précise le conseil dans un communiqué.
"Une discussion de haute tenue dans laquelle chacun s'est exprimé a précédé le vote" lors d'une séance le 20 février, a-t-on précisé de même source avant de détailler les motivations de l'appel.
"Le secret de l'instruction en cours dans l'affaire du docteur Nicolas Bonnemaison au pénal fait que la décision (de la chambre, ndlr) s'appuie sur des éléments qui nous paraissent insuffisants", déclare le Conseil de l'ordre avant de noter que cette radiation est en outre une "sanction définitive qui lui enlève tout avenir professionnel".
Cette décision adressée au Conseil national de l'ordre qui examinera à Paris le dossier en appel, intervient un mois après la radiation prononcée le 24 janvier par les instances régionales du Conseil de l'ordre.
Le Dr Bonnemaison avait lui-même déjà fait appel de la décision, la plus grave des cinq sanctions qui pouvaient être appliquées.
Le docteur Nicolas Bonnemaison a été mis en examen en août 2011 pour "empoisonnement" de quatre malades en fin de vie, dont le décès aurait pu être précipité par l'administration de certaines substances, un crime passible de la réclusion criminelle à perpétuité. En janvier 2012, les juges lui ont notifié des poursuites pour trois autres cas.
L'enquête judiciaire, qui est toujours en cours, devrait être terminée dans les prochains mois.