Alors que le gouvernement doit présenter le projet de loi demain au conseil des ministres, deux syndicats, la CGT et FO appellent à manifester contre cet accord signé d'autres confédérations et qui serait, selon eux, une "régression sociale".
La CGT et FO seront soutenus dans cette manifestation par le Front de gauche et des élus PS qui descendront aussi dans la rue comme les syndicats FSU, Solidaires et l'Unef. Ils souhaitent empêcher l'adoption du projet de loi sur l'emploi, en appelant à des manifestations et des grèves à la veille de la présentation du texte en Conseil
des ministres.
Selon la CGT, 174 manifestations et rassemblements seraient prévus pour cette journée "interprofessionnelle unitaire à l'appel de la CGT et FO". Des préavis de grève sont déposés dans de nombreux secteurs. Mais à la SNCF et à la RATP les directions prévoient un trafic normal.
En Aquitaine
De nombreuses manifestations sont prévues dans les villes aquitaines:- A Bordeaux, à 11H30 Place de la république
- A Bayonne, dés 10h30
- A Pau, dés 10h30
- A Mont de Marsan à 10h30 devant la caserne Bosquet
- A Agen, à 16h place de la préfecture
- A Marmande, à 15h place Birac
- A Périgueux, à 17h devant le Palais de Justice
- A Bergerac, à 17h devan,t le Palais de Justice
- A Sarlat, à17h30 devant le Palais de Justice
FO et CGT main dans la main
Dans des départements, les syndicats étudiant UNEF et lycéen UNL se sont associés au mouvement. A Paris, les numéros un de la CGT, Bernard Thibault, et de FO Jean-Claude Mailly, vont défiler côte à côte, une première. Le cortège part en début d'après-midi de la place du Châtelet vers l'Assemblée nationale. FO et CGT "main dans la main, c'est en soi un événement", a relevé Bernard Thibault.Une "régression sociale"
Depuis la signature le 11 janvier de l'accord sur la sécurisation de l'emploi par trois centrales - CFDT, CFTC, CFE-CGC - et le patronat, la CGT et FO, qui ont refusé leur paraphe, crient à la "la régression sociale" et reprochent à l'accord de faciliter les licenciements et d'accroître la précarité.Demain au Conseil des ministres
L'accord des partenaires sociaux a été transposé sans grande modification par le gouvernement et le projet sera sur la table du Conseil des ministres mercredi. Il sera ensuite en débat, début avril, à l'Assemblée nationale en procédure d'urgence, et au Sénat fin avril. "Début mai ce texte sera applicable", a affirmé M. Sapin. "Il faut sauver des emplois le plus rapidement possible, il y a urgence, donc on agit dans l'urgence", a-t-il dit.Des dissidences au PS
Le gouvernement insiste pour que "l'équilibre" du texte soit maintenu, manière d'inviter les députés de la majorité à ne pas amender le texte de manière radicale. Mais au PS, tous les élus ne l'entendent pas de cette oreille. La sénatrice PS, Marie-Noëlle Lienemann, a indiqué à l'AFP qu'elle viendrait, en compagnie d'Emmanuel Maurel, et sans doute de Jérôme Guedj -tous les trois de l'aile gauche du PS- "saluer" les leaders syndicaux en carré de tête du défilé parisien.Des amendements
Les leaders du Front de gauche, Jean-Luc Mélenchon (PG) et Pierre Laurent (PCF), participeront à la mobilisation et seront avec des militants à des points fixes en marge du cortège dans la capitale. Le Front de gauche a déjà promis des centaines d'amendements lors des débats parlementaires. Leurs collègues écologistes, qui ne se positionneront que fin mars, ont prévenu qu'ils ne seraient "pas avares". Le député PS Jean Glavany valide "la méthode" et "le "résultat global" du projet mais estime qu'il doit être amendé, complété,précisé.
"Une opération d'intox"
En revanche, cent parlementaires PS ont assuré le gouvernement de leur plein soutien en appelant, dans une tribune, à voter ce projet qui marque, selon eux, "la naissance d'un nouveau modèle social".De son côté, la CFDT a appelé dans un tract les salariés à ne pas être victimes d'une "vaste opération d'intox" dont elle accuse la CGT et FO. "C'est une erreur de croire que ce texte ferait la part belle aux entreprises; il fait la part belle aux emplois et aux salariés", a assuré son secrétaire général, Laurent Berger. L'organisation patronale, CGPME, a réitéré "sa volonté" de voir cet accord "transposé, sans être dénaturé, dans la loi".