Le député Jean Lassalle (Modem) entame ce matin une marche au départ de l'Assemblée Nationale. Dix ans après avoir chanté en Béarnais à l'Assemblée nationale, et sept ans après sa grève de la faim pour défendre le dossier Toyal dans la vallée d'Aspe.
Pourquoi fait il cette marche ? Et bien il estime que les élus de la Nation n'ont plus aucun poids dans les dossiers, et surtout qu'ils n'écoutent plus ceux qui en ont le plus besoin. «Je n'arrive plus à traiter les dossiers liés à mon territoire. Il me semble que c'est aussi le cas de la plupart d'entre vous, chers collègues de la représentation nationale», a-t-il dit à l'adresse des autres députés.
«Une terrible et profonde crise accable notre pays, suscitant le repli sur soi, et générant une profonde angoisse qui distendent jour après jour nos liens sociaux, parfois les plus intimes», comme il l'explique sur sa page facebook dans un communiqué.
Cette marche "à la rencontre des citoyens qui le souhaiteraient", est "empreinte d'humilité mais déterminée", et "guidée par le souci d'entendre la souffrance, le doute, mais aussi les aspirations et l'espoir des Français", selon l'élu montagnard. Un petit sac au dos, son béret basque dans la poche droite, en loden, costume et cravate, car "c'est ce qu'attendent les gens d'un élu", Jean Lassalle a franchi le pont de la Concorde, vers le nord, accompagné, pour la première journée, de quatre amis et collaborateurs. "Quand j'étais jeune, j'ai beaucoup marché, car j'assurais la transhumance des brebis, mais c'était il y a quarante ans", a-t-il confié, un peu inquiet sur sa capacité à tenir physiquement le coup.
Ce député non inscrit (car le Modem, avec seulement deux élus, ne peut constituer un groupe) a assuré qu'il continuera à suivre les dossiers pendant son voyage. "Je ne participerai pas aux débats dans l'hémicycle, mais je donnerai procuration pour voter. Et puis aucun canon ne détermine ce que doit être le rôle précis d'un député !"
Député depuis 2002, Jean Lassalle, 57 ans, est maire de Lourdios-Ichère, petite commune de la vallée d'Aspe et conseiller général. C'est un habitué des coups d'éclat. Il a prévu de marcher 15 à 20 kilomètres par jour. Il a pris la direction de Dunkerque pour sa première étape. Il reviendra à Paris dans un mois et demi si tout se passe bien.