C'était le dernier match à domicile pour l'UBB. Et quel match ! L'UBB bat le BO, longtemps leader du rugby aquitain. Les Girondins remportent aussi le record d'affluence : 33 000 spectateurs. La deuxième meilleure performance du Top 14 dans ce domaine.
C'est vrai, Bordeaux-Bègles a été moins souverain et efficace que lors de ses dernières sorties. Mais il a très bien résisté à Biarritz pour s'imposer (16-0), lors de la 25e journée de Top 14 de rugby. L'UBB, qui restait sur quatre victoires consécutives bonifiées, a surfé sur une autre de ses palettes, la défense. Elle avait fait des merveilles et surpris contre Toulon (41-0). Elle a réédité, hier, pour contrer les nombreuses velléités des voisins Basques, venus préparer leur demi-finale de Challenge européen samedi prochain contre le Leinster à Dublin.
Porté par un Burotu perforant et performant -Traille était ménagé, de même qu'Harinordouy alors que Yachvili est resté sur le banc-, le BO a été pris à froid par une pénalité de Lopez (6) avant de craquer sur la première véritable incursion unioniste.
A l'origine, un balayage de toute la largeur, en jouant debout, dont les hommes d'Ibanez se sont fait une spécialité, pour finir par une double sautée de Lopez pour Madaule en bout de ligne qui franchissait et servait Rey pour le premier essai (10-0, 19).
Ce match s'est joué sur un rythme étrange malgré les nombreux turnovers qui ont multiplié les temps de jeu plaisants. Dans l'ensemble, les Basques l'ont dominé. Par choix, ils ont peu tenté leurs pénalités (0 sur 1 pour Peyrelongue), préférant la "pénaltouch"e, cinq fois, ou la mêlée à 5 mètres en fin de match. Cette dernière mêlée, remportée par la première ligne remplaçante, a montré l'orgueil défensif des Girondins soutenus par près de 33.000 spectateurs.
Les joueurs de l'Union auront eu le mérite d'être réalistes sur leurs temps forts du deuxième acte avec deux pénalités de l'Argentin Sanchez (56, 61).
Les réactions
Camille Lopez (ouvreur de Bordeaux-Bègles) :
" C'est beaucoup d'émotions ce soir, finir dans un stade plein quatre années comme ça, c'est extraordinaire. J'ai connu des choses fantastiques à Bordeaux. Le match, il s'est passé du bon et du moins bon. On savait que ça allait être compliqué, Biarritz est venu préparer sa demi-finale d'Amlin Cup (Challenge européen, ndlr), nous on avait à coeur de faire un match correct, appliqué. On a été un peu brouillon, il y a eu beaucoup de turnovers, on n'a pas été assez patient à certains moments, on a mélangé un peu tout. On a fini par gagner, c'est le principal.
On a rendu un dernier truc au public. Défensivement, le week-end de Bayonne, on n'avait pas été très bon, à Castres, l'équipe avait fait un gros boulot et là, ne pas encaisser de point, c'est une grosse performance."
Raphaël Ibanez (manageur de Bordeaux-Bègles) :
"C'est la défense qui a donné le ton. Il faut voir dans ce résultat l'efficacité collective, la détermination dans ce secteur. C'était un match très sérieux avec une opposition de valeur. On a senti très rapidement que le BO avait vraiment l'intention de bien préparer sa demi-finale de Challenge européen et pour l'UBB, cela ne fait que mettre un peu plus en valeur l'ardeur et la volonté défensive. On a utilisé les ballons de récupération avec plus ou moins de réussite, il aurait fallu être encore un peu plus précis car on a deux-trois occasions d'essais assez franches.
Ce qui nous a plu au staff, c'est l'engagement, la volonté collective, l'organisation et l'intelligence défensive des joueurs. Nos lancements de jeu ont été contrariés avec une très bonne défense du BO qui avait bien étudié notre organisation collective. L'adaptation aura été d'être constant en conquête si ce n'est les 10-15 dernières minutes et surtout s'appuyer sur un socle défensif de grande qualité. Je suis très fier aussi de l'implication de Joe Worsley (entraîneur de la défense), notre Anglais qui est devenu rapidement aquitain pour ne pas dire bordelais. "
Didier Faugeron (entraîneur de Biarritz) :
" Quand on prend 10-0 en première mi-temps, 6-0 en deuxième mi-temps, on a été équilibré et on a fait deux mi-temps identiques pratiquement. Cela montre encore le chemin qui reste à faire et que tout le monde n'a pas forcément le même niveau dans cette équipe, la preuve en est, et ça, ce sont des évidences, je n'ai pas peur de le dire. On a joué un ton en dessous, tout simplement. Quand on se fait +roumballer+ comme on s'est fait +roumballer+ en mêlée, quand sur les ballons portés, c'est la même chose, on peut dire que l'on a changé à ce niveau-là, alors que ce n'était pas le cas précédemment. On sait à quoi s'en tenir maintenant et il y a des joueurs (qui n'étaient pas là) qui ont une grande importance dans cette équipe ".