Julie Maroh, auteur de la BD "Le Bleu est une couleur chaude", dont la Palme d'Or s'est inspirée, n'a pas été remerciée publiquement par le réalisateur de "La vie d'Adèle" Abdellatif Kechiche. Pour autant elle n'en garde pas d'amertume.
Avec AFPC'est la première fois qu'un film adapté d'une bande dessinée reçoit la Palme d'Or. Publié par Glénat, l'album a été primé en 2011 au Festival d'Angoulême.
Dans un texte intitulé "Le bleu d'Adèle", publié sur son blog "Les Coeurs exacerbés", Julie Maroh remercie "tous ceux qui se sont montrés étonnés, choqués, écoeurés que Kechiche n'ait pas eu un mot pour moi à la réception de cette Palme", dimanche soir.
"Je ne doute pas qu'il avait de bonnes raisons de ne pas le faire, tout comme il en avait certainement de ne pas me rendre visible sur le tapis rouge à Cannes, alors que j'avais traversé la France pour me joindre à eux, de ne pas me recevoir - même une heure - sur le tournage du film, ou pour n'avoir jamais répondu à mes messages depuis 2011...", écrit-elle.
Elle explique avoir rencontré Abdellatif Kechiche avant d'accepter de lui céder les droits d'adaptation, il y a plus de deux ans. "Je lui ai stipulé dès le départ que je ne voulais pas prendre part au projet, que c'était son film à lui", a-t-elle ajouté.
Elle affirme ne pas en garder d'amertume et salue le film comme "un coup de maître".
Maintenant, "en tant que lesbienne... il me semble clair que c'est ce qu'il manquait sur le plateau : des lesbiennes", relève l'auteur qui s'est dite "mal à l'aise" face à "un étalage brutal et chirurgical" de sexe dit lesbien mais qui tourne au porno".
"Cette conclusion cannoise, écrit-elle encore, est évidemment magnifique, à couper le souffle. Je reste absolument comblée, ébahie".