Pampelune toute de blanc et rouge

C'est parti pour les fêtes de la San Fermin. Neuf jours de folie rythmés par les courses de taureaux les plus célèbres du pays. Le coup d'envoi a été donné avec retard. Le rituel du "chupinazo", le tir d'une fusée a été perturbé. 

Il est midi. Une foule compacte de milliers de personnes en rouge et blanc attend le début de la fête. Mais soudain, un immense drapeau basque, rouge, vert et blanc est déployé devant la façade de la mairie. Symbole du nationalisme basque, ce drapeau est sujet à polémique dans cette région, la Navarre, voisine du Pays basque. 




Une fois le balcon dégagé, la foule a pu agiter des petits foulards rouges et acclamer le "chupinazo", aux cris de "Vive San Fermin".

Depuis tôt ce matin, les habitants de Pampelune, impeccables dans leurs habits blancs, ceinture rouge autour de la taille, se sont rassemblés sur la petite place de la mairie, la Plaza Consistorial, ou déambulaient dans les rues pavées. Certains avec d'énormes gobelets de sangria ou de bière à la main. Des touristes du bout du monde ont fait le voyage pour participer aux fêtes.

Maria Gutierrez Martinez, une Pamplonaise de 60 ans, est arrivée parmi les premiers.

"C'est un lieu unique. Le chupinazo, c'est le moment de joie le plus intense",





"Je viens tous les ans, depuis toute petite", raconte-t-elle. "Aujourd'hui, il y a plus de jeunes, plus de touristes, mais l'atmosphère de la fête est intacte" explique-t-elle.

Alison Windsor est, elle, venue spécialement d'Australie pour sa première San Fermin. A 27 ans, elle affirme que "c'est l'une des grandes choses que l'on doit faire avant de mourir".

"J'avais entendu que c'était fou. Je devais le faire une fois dans ma vie". 


Dès le signal donné, la ville bascule dans l'euphorie. Les jeunes s'aspergent de flots de vin, teignant en un mauve délavé leurs chemises blanches, pendant que d'autres, depuis les élégants balcons de la Plaza del Castillo, les arrosent copieusement en déversant des seaux d'eau sur la foule.


"C'est la fête, la nuit, le jour. Hier on a fait la fête. Ce soir aussi", hurle Enrique Gutierrez, un jeune Pamplonais de 17 ans.
 

Premiers encierros dimanche


Dansant, chantant, buvant dans les bars ouverts jusqu'à l'aube, il leur faudra attendre jusqu'à 8 heures dimanche pour le premier des "encierros", ou lâchers de taureaux, qui ont fait la renommée mondiale de la capitale de la Navarre.
Quelques minutes sous extrême tension, pendant lesquelles des centaines de coureurs dévalent à un train d'enfer un parcours de 848,6 mètres le long des ruelles sinueuses. Ceux qui rêvent d'exploit s'approchent le plus près possible des énormes bêtes, six taureaux de plus d'une demi-tonne et six boeufs. D'autres préfèrent se tenir à distance. 

Le dangereux rituel se répètera tous les matins jusqu'au 14 juillet. Le parcours, hérité d'une tradition médiévale, mène les taureaux jusqu'aux arènes où ils seront parqués en attendant la corrida du soir.


Des fêtes célèbres dans le monde


Ces fêtes ancestrales ont considérablement gagné en célébrité au début du XXe siècle sous la plume d'Ernest Hemingway, l'écrivain et journaliste américain qui en fera la toile de fond de son roman "Le soleil se lève aussi", publié en 1926.
Depuis, la popularité de la San Fermin ne s'est pas démentie. Chaque année, la ville de 200.000 habitants se remplit de centaines de milliers de passionnés espagnols et étrangers, en quête de fête et d'adrénaline. 

En 2012, 20.700 coureurs ont participé aux huit "encierros", soit une moyenne de 2.587 par jour. L'an dernier, un million et demi de personnes se sont pressées dans les fêtes rythmées par les corridas, les processions religieuses ou les concerts.

Mais la San Fermin n'échappe pas à la crise économique qui frappe l'Espagne : cette année, la mairie a réduit de 13,8% le budget, qui totalise 2,1 millions d'euros.
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