Le norvégien d’extrême droite décrit sur son blog en détail son arrestation, ses interrogatoires, et son retour chez lui.
Son avocat l’avait dit : Kristian Vikernes ne veut pas donner d’interview. Il a préféré un autre moyen d’expression, et c’est sur son blog qu’il parle de son arrestation. Une trilogie intitulée « terrorisme en France ».
Trois explosions
Dans un premier chapitre, il raconte son arrestation, chez lui, alors qu’il se trouve en famille : "Mardi, je me suis réveillé un peu plus tôt que d’habitude…". Il parle de trois explosions, de verre brisé. Il dit avoir compris rapidement qu’il s’agissait de la police, il n’a donc pas tenté de défendre sa maison. Mais sa jeune épouse aurait failli faire feu avec un fusil en pensant avoir affaire à un autre type d’attaque. Les hommes de la DCRI entrent dans la maison, et l’identifient.
Dans son récit, Vikernes plaisante sur la couleur de ses sous-vêtements. Mais le ton reste grave, et il évoque un véritable traumatisme pour son fils de 3 ans et demi.
La police saisit des ordinateurs et des armes, détenues légalement. Vikernes et son épouse enceinte de 5 mois sont placés dans deux voitures et partent vers Brive, selon Vikernes à plus de 160 km/h.
L’extrémiste norvégien sait alors qu’il est soupçonné de terrorisme. Et il pense à ses expériences avec la police norvégienne. Il redoute que la police française ne "fabrique des preuves".
Polis et professionels
Dans le second chapitre, Kristian Vikernes raconte sa garde à vue. Et là, il se dit très agréablement surpris : il parle très rapidement à un avocat, et le contact avec les policiers semble bon. Vikernes raconte que les officiers, n’ayant pas trouvé de preuve, ne tentent pas de le piéger, mais plutôt de comprendre sa situation : "Je parlais à des policiers qui faisaient leur travail". Les policiers étaient "polis et professionnels". Visiblement, Vikernes n’a pas le même jugement sur la police norvégienne.
Vikernes explique qu’il est ensuite interrogé sur un possible endoctrinement de ses jeunes enfants, photographiés sur son blog l’un avec une épée, l’autre avec un pantalon militaire. Mais là encore, les policiers ne semblent finalement rien trouver d’anormal dans les réponses du suspect. Pour Vikernes, toutes ces questions sont pilotées par un "politicien", un "homme d’en haut" qui voudrait trouver des charges contre lui.
Sous les flashs
Dans le troisième chapitre, Vikernes raconte la fin de sa garde à vue. Il pense être transféré à Paris à l’issue de l’interrogatoire, et comprend que c’est l’expression de ses opinions extrémistes sur internet qui peut le faire condamner. Il explique finalement avoir été très surpris en apprenant que le juge le libérait, alors que la durée de sa garde à vue n’était pas encore terminée.
Vikernes raconte ensuite la sortie du commissariat, sous les flashs des journalistes, qu’il ne semble pas porter dans son cœur... La description de son retour chez lui, fuyant les reporters avec l’aide des policiers, est assez cocasse.
A suivre ?
Kristian Vikernes ne donne pas d’information sur d’éventuelles poursuites contre lui. Il ne dit pas non plus s’il va porter plainte pour une arrestation abusive.
Et il ne dit pas s’il compte rester dans la région…