Livraison en grande pompe de l'A400M à Séville

Une cérémonie de remise à l'armée française du premier A400M, le nouvel avion d'Airbus Military, s'est déroulé ce matin en présence des ministres français et espagnol de la défense, du Prince des Asturies et du président d'Airbus. L'avion a en fait déjà été livré en août après 4 ans de retard...

La cérémonie s'est déroulée ce lundi matin en présence de Jean-Yves Le Drian, le ministre français de la défense, de Pedro Merenés, le ministre espagnol de la défense, du Prince des Asturies et de Tom Enders, le président de Airbus Group (ex-EADS).

L'A400M est un avion militaire polyvalent. Il est pour l'instant commandé à 174 exemplaires par huit pays différents  : Allemagne, France, Espagne, Royaume-Uni, Turquie, Belgique, Luxembourg et Malaisie. La France est donc la première a en prendre possession : l'avion sera basé à Orléans. Il a vocation à remplacer les Hercules C-130 américains et les Transall franco-allemands. La France reçoit le premier A400M, avion militaire de nouvelle génération.

Le premier avion livré à la France

Le premier A400M au monde a été livré lundi à la France après de longues péripéties, Airbus partant à la conquête des armées avec cet avion de transport militaire européen ultra-moderne. "C'est un ensemble extrêmement performant et je suis assez fier que la France soit numéro un pour la livraison", s'est félicité le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian sur le site d'Airbus Military à Séville, où l'A400M a été assemblé.
"Ce sera, je pense, une petite prouesse technologique", a-t-il déclaré face au mastodonte aux hélices de plus de cinq mètres de diamètre qui doit ensuite ensuite emprunter pour rejoindre la base aérienne 123 d'Orléans. 

L'A400M, "dont la France avait absolument besoin", est aussi "une prouesse européenne", a-t-il insisté. "Cela montre que l'Europe de la défense, ça peut marcher s'il y a de la volonté". Une volonté mise à rude épreuve : il aura fallu dix ans pour que les sept pays partenaires (Allemagne, France, Espagne, Royaume-Uni, Belgique, Luxembourg et Turquie) viennent au bout des retards et surcoûts, auxquels s'est ajoutée la crise économique.

Des PMI d'Aquitaine

L'avionique de l'appareill A400M a été confiée au groupe d'électronique et de systèmes Thales  Avionics et fabriqués sur le site du Haillan en Gironde. Il sa'git de l'électronique du cockpit comme les écrans à cristaux liquides, visualisation "tête haute", souris, etc et beaucoup de similitude avec l'A380.
Thales était également sélectionné pour fournir le Flight management system du même avion de transport. 

(Source : A400M Infos)

Quatre ans de retard et 30% plus cher

Au final, avec quatre ans de retard et un dépassement de budget de 6,2 milliards d'euros (environ 30%), Tom Enders, PDG d'EADS, livre l'appareil révolutionnaire à son premier client, la France. Avion de transport militaire polyvalent, l'A400M "va transformer la manière dont fonctionnent les opérations militaires", explique Ian Elliott, vice-président d'Airbus Military, car "pour la première fois, il permettra de livrer des équipements de combat directement sur place". 
Equipé de quatre turbopropulseurs, il peut transporter jusqu'à 37 tonnes sur 3.300 kilomètres puis se poser sur des terrains non préparés, comme le sable, avec des blindés ou des hélicoptères.

L'appareil "répondra vraiment à une nécessité opérationnelle": grâce à lui, "nous serions allés d'Orléans à Tombouctou", a assuré Jean-Yves Le Drian, en référence à la récente intervention française au Mali. "J'ai déjà volé six ou sept fois à bord (de l'A400M) et c'est fantastique", raconte Ian Elliott, citant le confort tant dans la cabine, copiée sur celle de l'A380, que dans le reste de l'appareil. 

Peu de concurrents

Il sera seul sur le marché face à un autre modèle américain à long rayon d'action, le C-130 de Lockheed Martin, d'une capacité de 20 tonnes et conçu il y a plus de 50 ans. Son autre concurrent, le C-17 de Boeing (76 tonnes), ne sera plus produit à partir de 2015.

Airbus Military espère en exporter 400 dans les trente prochaines années, au-delà des 174 déjà commandés en Europe et en Malaisie. L'Allemagne en a commandé 53, l'Espagne 27, le Royaume-Uni 22. Dix appareils seront fabriqués l'an prochain, puis environ trente par an. "Le schéma, pour la France, est de 50 avions, elle en prend quinze tout de suite" selon la Loi de programmation militaire en cours d'examen au Parlement, a rappelé le ministre de la Défense. "Donc il y a un peu de lissage, mais les objectifs sont les mêmes".

Kieran Daly, porte-parole d'Airbus Military, affirme qu'"Airbus Military a un contrat avec Occar (le consortium regroupant les sept pays partenaires du programme) qui inclut 50 avions pour la France et pour l'instant il n'y a pas de négociations pour changer ce nombre". Après ce premier avion livré lundi, un deuxième appareil devrait être remis à la France d'ici à un mois puis un troisième avant la fin de l'année.

Le risque des commandes à la baisse

Le risque, a prévenu récemment le directeur de la stratégie d'EADS, Marwan Lahoud, serait que Paris réduise sa commande de 50, entraînant d'autres pays comme l'Espagne et l'Allemagne à réduire la leur. Cela se terminerait "par un écrasement général du programme" avec un renchérissement du coût unitaire de production tel "que l'export ne suffira pas à le compenser".

"Nous ciblons la zone du Golfe et la zone Asie-Pacifique, où de nombreux pays renouvellent leur flotte", avait indiqué en juin Domingo Ureña-Raso, PDG de cette filiale du groupe européen, "mais le meilleur marketing sera fait par les armées de l'air qui démontreront les capacités de l'avion lors de leurs opérations". En particulier, "les armées françaises et britanniques ont une grande crédibilité dans le monde, donc si elles en sont vraiment contentes, leur opinion comptera", souligne Ian Elliott, précisant qu'Airbus Military" est déjà en discussion avec de nombreux officiels de l'armée américaine" et que l'avion serait aussi "parfait" pour des opérations humanitaires.

Nos confrères de France 2 Nicolas Chateauneuf et Philippe Maire sont montés à bord :
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