Amendement discuté à l'Assemblée Nationale, manifestation des anti à Paris dimanche dernier, projet de loi très restrictif en Espagne sur le droit à avorter. 39 ans après l'adoption de la loi Veil, le débat sur l'avortement ressurgit dans l'actualité en France et dans notre région.
Les députés examinent depuis hier 20 janvier le projet de loi pour l'égalité hommes-femmes, dont un amendement prévoit de supprimer la notion de nécessaire "situation de détresse" de la femme qui veut avoir recours à l'interruption volontaire de grossesse (IVG).
La loi Veil instaurait le droit à l'IVG (interruption volontaire de grossesse) pour toute "femme enceinte que son état place en situation de détresse". Cet amendement proposé par une députée PS, Axelle Lemaire, et adopté par la commission des Lois de l'Assemblée Nationale introduit "le droit des femmes à choisir ou non de poursuivre une grossesse".
Alors que 16 députés de l'UMP demandent le déremboursement de l'IVG, les présidents des groupes UMP et UDI ont annoncé ce mardi 21 janvier que les députés de droite voteront majoritairement en faveur de cet amendement en faveur de la suppression de la notion de "détresse" pour recourir à l'IVG.
Restez vigilantes et mieux informer
En marge du débat à l'Assemblée Nationale et après la manifestation des anti-avortement dimanche dernier à Paris et le projet de loi du gouvernement espagnol limitant l'IVG, les défenseurs de l'avortement se mobilisent en France. D'autant que d'autres pays remettent également en cause leur législation sur l'avortement, c'est la cas de la Suisse où le prochain référendum en février portera sur le remboursement de l'IVG.Du côté du gouvernement, la ministre des Droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem défend "la liberté de choisir des femmes" et dénonce "les tentations de régression" notamment en Espagne. Pour sa part, Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales, a déclaré ce mardi que le projet de loi du gouvernement espagnol limitant l'IVG, s'il devait être adopté, "renverrait les femmes à l'âge de pierre".
Une inquiétude
En Poitou-Charentes, Catherine Coutelle est intervenue à l'Assemblée Nationale pour défendre le projet de loi pour l'égalité hommes-femmes. A l'instar du tweet que la députée PS de la Vienne a écrit hier en citant Simone de Beauvoir, les défenseurs du droit des femmes à avorter sont mobilisés et reste vigilants dans la région. Au premier rang, les associations féministes, le Planning Familial et le milieu médical.
Simone de Beauvoir. « Rien n’est jamais définitivement acquis (...) Votre vie durant vous devrez rester vigilantes » #égalitéFH #directAN
— Catherine Coutelle (@CCoutelle) 20 Janvier 2014
Dans leur reportage, Dominique Laveau et Thomas Chapuzot font le point avec les responsables du Planning Familial des Deux-Sèvres et un médecin-gynécologue de Poitiers. Un chiffre à retenir, dans les Deux-Sèvres, 500 femmes ont pratiqué un avortement en 2013, parmi elles dans ce département beaucoup de cas de grossesses précoces.
Lire aussi : Le gouvernement lance un site d'information sur l'avortement
Manifestation à Poitiers pour défendre le droit à l'avortement en Espagne