Les candidats aux élections municipales de mars prochain qui ont choisi de se présenter sans étiquette (SE) ont eu la surprise de se voir attribuer une « nuance politique » par les services de l’Etat.
Si les services de l’Etat n’ont aucun contrôle à effectuer sur l’étiquette politique d’un candidat, qui correspond à sa sensibilité politique, un décret du 30 août 2001, autorisant la création « d’un fichier des élus et des candidats », leur demandant de le classer en plus selon une grille des nuances politiques. Cette grille doit être communiquée aux candidats lors du dépôt de leur déclaration de candidature mais « la notification de la grille n’inclut pas la communication de la nuance attribuée au candidat », précise le ministère de l’Intérieur. Cette communication n’a lieu que si le candidat en fait la demande.
La Place Beauvau se défend de ficher les élus, indiquant notamment dans un message envoyé aux préfets par "lettre hebdomadaire" que "l'attribution est faite sur la base de la liste des nuances transmise par la circulaire du 15 janvier". Le ministère précise par ailleurs que "les préfectures ne peuvent pas refuser d'enregistrer une candidature au motif qu'elle ne ferait pas apparaître d'étiquette politique".
Le fichier controversé a par ailleurs été autorisé par la Commission nationale de l'information et des libertés (Cnil). Cette dernière assure notamment que la nuance politique, attribuée par les préfets et à distinguer de l'étiquette, "vise à placer tout candidat ou élu sur une grille politique représentant les courants politiques et se distingue ainsi des étiquettes et des groupements politiques".
Grille des nuances politiques en Gironde