Dans son discours de politique générale, le Premier ministre a proposé de réduire de moitié le nombre de régions dans les trois ans à venir. Il a aussi proposé de supprimer les conseils généraux d'ici à 2021. Va-t-on reparler de la fusion du Poitou-Charentes avec le Limousin et l'Aquitaine?
C'est une annonce qui a suscité des huées au sein de l'Assemblée nationale.Dans son discours de politique générale, le Premier ministre a notamment suggéré l'ouverture d'une vaste réforme territoriale. Manuel Valls a ainsi proposé de diviser le nombre de régions par deux d'ici à 2017 (soit un passage de 22 à 11 régions en métropole) et de supprimer les conseils départementaux à l'horizon 2021 (lire notre encadré ci-dessous).
Ces deux annonces devraient faire réagir dans les territoires.
Fusionner les régions...
"La France est prête aux réformes du mille-feuille territorial "a-t-il déclaré. Pour mener à bien ce découpage,
il s'agit de faire confiance à l'intelligence des élus. Les régions pourront donc proposer de fusionner par délibérations concordantes
a expliqué le Premier ministre. "En l'absence de propositions, après les élections départementales et régionales de mars 2015, le gouvernement proposera, par la loi, une nouvelle carte des régions. Elle sera établie pour le premier janvier 2017", a-t-il poursuivi. Dans son discours, Manuel Valls a par ailleurs indiqué que ce redécoupage devrait permettre d'accroître les compétences de ces régions.
... l'idée n'est pas nouvelle.
La réduction du nombre de régions en France n'est pas une idée nouvelle. Edouard Balladur, alors président du Comité de réforme des collectivités locales, l'avait suggérée dès 2009.A l'automne dernier, Jean-Pierre Raffarin proposait également dans un rapport sénatorial, de passer de 22 à 8 ou 10 régions à l'horizon 2020-2025. L'ex-Premier ministre et sénateur de la Vienne se prononçait notamment en faveur d'une fusion de la région Poitou-Charentes avec le Limousin et l'Aquitaine, ainsi que pour la création d'un "Grand Centre" et d'un "Grand Est".
Dans une interview accordée à nos confrères de France 3 Franche Comté, l'ancien Premier Ministre militait pour "des régions plus grandes, plus européennes", qui seraient en charge "des grandes infrastructures, des grandes stratégies financières, de l’université". il ajoutait : "Nous préférons des régions plus puissantes, de manière à ce qu’elles ne fassent pas le même métier que les Départements. Ainsi on évitera les doublons et on fera des économies".
Autre partisan de la réduction du nombre de régions : Dominique Bussereau le président du Conseil général de Charente-Maritime, n'a pas manqué de saluer la proposition du Premier Ministre sur son compte Twitter.
#DPGValls Discours décevant tant sur la forme que sur le fond mais oui à une réforme des Régions que nous proposons avec@jpraffarin
— Dominique Bussereau (@Dbussereau) 8 Avril 2014
Supprimer les conseil départementaux
Dans ce même discours de politique générale, Manuel Valls a également décidé "d'engager le débat sur l'avenir des conseils départementaux", nouveau nom des conseils généraux. "Je vous propose leur suppression à l'horizon 2021" a-t-il lancé dans l'Hémicycle, mesurant "l'ampleur de ce changement" ainsi que la nécessité de "lancer un débat".Supprimer les départements ? Un débat qu'avait déjà ouvert François Hollande le 18 janvier dernier, lors de ses vœux aux Corréziens,
Manuel Valls a par ailleurs indiqué que "le maillage territorial des préfectures et des sous-préfectures ne sera pas remis cause, mais il faudra l'adapter à la nouvelle donne territoriale", a-t-il poursuivi.