Avec 58 réacteurs nucléaires, la France détient le record du monde du pays le plus nucléarisé par rapport au nombre d'habitants.
Qu'elle soit d'origine thermique (charbon ou fioul), hydraulique (barrages) ou nucléaire, l'électricité se fabrique toujours de la même façon.
À l’image de toutes les centrales thermiques, une centrale nucléaire génère de la vapeur pour faire tourner à grande vitesse un alternateur. La vapeur est obtenue en faisant chauffer de l’eau dans une chaudière, ici le réacteur nucléaire. La chaleur utilisée pour chauffer est dégagée par la fission des noyaux d’uranium.
Le fonctionnement est basé sur trois circuits indépendants : primaire (réacteur) , secondaire (vapeur et turbine), et de refroidissement (aéroréfrigérant) qui assurent des échanges thermiques.
Pour éviter toute dispersion de substance radioactive vers l’extérieur de la centrale, la conception a prévu trois systèmes de barrières : les crayons étanches qui contiennent les pastilles d'uranium et sont groupés pour former un assemblage combustible, le circuit primaire étanche contenant de l'eau qui vient chercher de la chaleur au contact des assemblages combustibles et une double enceinte étanche en béton. Entre les différents circuits, il n'y a pas d'échange de matière, seulement des échanges de chaleur. Ces circuits sont indépendants.
Le cœur du réacteur, où se produit la réaction en chaîne, contient 205 assemblages combustibles. Chaque assemblage contient 264 crayons combustibles contenant les pastilles d'uranium . Tous les 15 mois environ, chacune unité est mise à l'arrêt pour réaliser des opérations de maintenance et retirer le tiers le plus usé des assemblages combustibles et le remplacer par un tiers neuf. Après 4 à 5 ans d’entreposage sous eau, le combustible usé est envoyé vers l'usine de retraitement Areva NC de la Hague où ils refroidissent 5 à 10 ans avant d’être traités.
Une des innovations technologiques de la centrale de Civaux concerne les tours aéroréfrigérantes, qui sont les plus hautes parmi les centrales nucléaires d'EDF (178 m). Ce sont ces tours, qui en utilisant l'eau de la Vienne, contribuent principalement au refroidissement de la centrale.
Les explications de Mickaël Gevrey, Directeur adjoint de la centrale de Civaux.