Les internautes anti-radars mettent-ils en péril la sécurité routière ? La question était au coeur du procès qui s'est tenu hier devant le tribunal correctionnel de Rodez dans l'Aveyron. En Poitou-Charentes aussi, des conducteurs utilisent Facebook pour s'entraider sur la route.
Hier mercredi, 15 personnes devaient s'expliquer sur certains contenus de leur page Facebook indiquant la localisation précise des radars dans le département de l'Aveyron. Depuis le 5 janvier 2012, l'article R413-15 du Code de la Route interdit l'utilisation d'avertisseurs radars. Seule l'utilisation d'assistant d'aide à la conduite est autorisée. C'est ainsi qu'une application comme "Coyote" ne donne pas l'emplacement exact d'un radar mobile ou fixe mais avertit les conducteurs d'une "zone de danger" sur une distance de deux ou trois kilomètres.L'article R 413-15 interdit les détecteurs de radars et prévoit une amende de 1 500 euros et un retrait de 6 points sur le permis. Mais les défenseur du groupe sur Facebook estiment que cette pratique ne peut être assimilée à un "détecteur de radars". Le Conseil d'Etat avait d'ailleurs été saisi de la question en mars 2013 et avait autorisé "les solutions d'aide à la conduite".
Il ne s'agit pas d'une initiative isolée. En Poitou-Charentes, des pages similaires existent, comme celle intitulée "Alerte Radar 86". Elle est tenue par un jeune homme que Patricia Périn et Luc Barré ont rencontré : il témoigne de façon anonyme par crainte de représailles judiciaires.
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Reportage Patricia Perin et Luc Barré