Les syndicats de pharmaciens appellent à la fermeture des officines ce mardi 30 septembre contre le projet de réformes des professions réglementées. La grève s'annonce très suivie.100% des pharmacies seront fermées en Charente, près de 95% dans les Deux-Sèvres par l'exemple.
Les pharmaciens dénoncent un "risque de disparition du réseau officinal" et s'opposent à la vente en grandes surfaces des médicaments sans ordonnance ou non remboursables.
Les pharmacies aux pharmaciens
Le projet de texte prévoit notamment l'ouverture du capital de toutes les sociétés d'exercice libéral (SEL), une mesure à laquelle les représentants du secteur de la pharmacie d’officine sont opposés souhaitant que les pharmacies restent la propriété des pharmaciens et non d'investisseurs privés.
Pour le monopole de vente des médicaments
En s'appuyant sur un rapport de l'Inspection générale des finances, le gouvernement envisage également d'autoriser la vente de certains médicaments en grande surface. Les représentants de la profession eux exigent le maintien de la vente de tous les médicaments en officine.Les pharmaciens demandent également que le système de régulation des implantations de pharmacies soit maintenu car il permet selon eux de maintenir une meilleure répartition sur le territoire. Pour eux, la dérégulation ne pourrait "que conduire à l’accélération de la désertification sanitaire.""Le médicament n’est pas un produit comme les autres. L’objectif de la pharmacie du XXIème est de proposer des services personnalisés. Il n’est en aucun cas d’intégrer un modèle consumériste. Les Français ne veulent pas de ce modèle pour les médicaments." affirment-ils.
Les médecins libéraux également en grève
Cet appel à la grève de la fédération des pharmaciens d'officine (FSPF) s'inscrit dans le cadre d'une journée de mobilisation nationale contre le projet de réforme des professions réglementées. Un mouvement auquel devraient également participer les médecins libéraux à l'initiative de la plupart des syndicats de médecins libéraux. Opposé à l'ouverture du capital des sociétés d'excercice libéral, le syndicat majoritaire CSMF redoute " la main mise des groupes capitalistiques, qui s’empareront des cabinets pour salarier les médecins et les faire travailler aux fins d’enrichissement de leurs actionnaires". Selon eux, cette mesure ne ferait que décourager les jeunes à s'installer en médecine libérale et accentuer les déserts médicaux. Ils contestent également l'idée avancée par l'Etat d'amélioration du pouvoir d'achat des Français par la déréglementation de certaines professions libérales.Pour assurer le continuité des soins, des pharmacies seront réquisitionnées par les préfectures dans les différents départements touchés par ce mouvement de grogne des pharmaciens.