Le département ne serait plus menacé. Manuel Valls a même déclaré à Pau lors du congrès de l'Assemblée des départements de France (ADF) que le pays avait "besoin de cet échelon intermédiaire" qu'est le département, même s'il doit "évoluer". Satisfecit du côté des présidents de conseils généraux.
Le président de l'Assemblée des départements de France (ADF), le Costarmoricain Claudy Lebreton (PS) s'est félicité de voir les départements "confirmés dans leur rôle" par Manuel Valls, saluant "l'écoute du Premier ministre. En marge de la création des grandes régions, l'avenir des départements était l'un des points principaux de discorde de la réforme territoriale entre gouvernement et élus locaux, essentiellement ruraux .
Le chef du gouvernement avait annoncé le 8 avril dernier dans sa déclaration de politique générale devant l'Assemblée Nationale la suppression des conseils généraux "à l'horizon 2020". Huit mois après, Manuel Valls déclare que la France a "besoin de l'échelon intermédiaire" que sont les départements, entre les communes et les régions.
Une vie pour les départements après 2020
"Beaucoup de chemin a été parcouru" constate aujourd'hui Claudy Lebreton. "Aujourd'hui, les départements sont confirmés dans leur rôle, dans leur singularité, qui est la cohésion sociale et territoriale et le développement local", a déclaré M. Lebreton (PS) à la clôture du congrès annuel de l'ADF à Pau.
Je salue l'attitude du Premier ministre qui, pendant toutes ces semaines, n'a jamais fermé la porte aux discussions", a affirmé M. Lebreton.
Il s'est félicité de ce que non seulement Manuel Valls "ne parle plus de l'après-2020", mais se prononce "pour une nouvelle loi de décentralisation, ce qui est extrêmement positif".
La veille, le Premier ministre avait envisagé des transferts de compétences de l'Etat vers les collectivités territoriales, sans toutefois donner de détail.
Compromis avec le Sénat et sur les transferts de compétences
Le président de l'ADF s'est enfin dit satisfait que le Premier ministre ait "parlé d'un nécessaire compromis avec le Sénat" sur la réforme territoriale.
"Je vois bien aussi le Premier ministre rechercher un compromis sur les transferts de compétences". Les présidents de conseils généraux se disent très attachés à garder la compétence sur les collèges et les transports scolaires alors que le projet de loi qui doit-être débattu à la mi-décembre au Sénat prévoit de transférer des départements vers les régions plusieurs compétences (collèges, transports scolaires et interurbains,routes)."Pendant cinq ou six ans, jusqu'en 2020-2021, ces compétences seront confortées, clarifiées parce qu'on a besoin de cette solidarité, de cette proximité.
Le chef du gouvernement a rappelé qu'après 2020, le paysage territorial aura évolué. Les régions se seront appropriées leurs nouvelles compétences ; les
intercommunalités structureront - plus encore qu'aujourd'hui - les territoires.
Alors, le cadre départemental pourra évoluer. Nous devons le faire sereinement, et par étapes" a ajouté Manuel Valls. S'il y a du changement pour les départements ce n'est pas pour maintenant.