40 ans de la loi Veil. Catherine Coutelle rappelle le droit fondamental à l'avortement

Le 26 novembre 1974, Simone Veil ministre de la Santé de Valéry Giscard d'Estaing, présentait un projet de loi visant à dépénaliser l'Interruption Volontaire de grossesse. En ce jour anniversaire, la députée de la Vienne Catherine Coutelle propose une résolution sur ce thème au Parlement.

L'avortement est un droit fondamental  en France et en Europe, ce n'est pas un droit concédé aux femmes.

C'est le sens de la résolution présentée devant le parlement par la Députée de la Vienne Catherine Coutelle cet après-midi, 26 novembre 2014 . 40 ans jour pour jour après le discours de Simone Veil devant cette même Assemblée Nationale, la députée socialiste veut rendre hommage au "courage, à l'obstination, à la détermination", de la ministre de la Santé de l'époque.

Un texte pour rester vigilant

Contre l'avis de la majorité mais avec le soutien du Président de la République de l'époque, Valéry Giscard d'Estaing, l'interruption volontaire de grossesse va être dépénalisée, permettant aux femmes de maîtriser leur fécondité et de choisir si et quand, elles veulent mettre au monde un enfant.

Je veux dire ma reconnaissance à la femme de convictions qu'est Simone Veil. Même si elle a dû faire des concessions aux plus conservateurs des députés de la majorité de l'époque, elle s'est battue et a enduré les insultes odieuses avec une dignité admirable."

La résolution de la députée socialiste de la Vienne n'a pas de valeur législative, mais le texte sera inscrit sur le site de l'assemblée et transmis au Président de la République, François Hollande. 

Le courage d'une femme

Le 26 novembre 1974, quand Simone Veil monte à la tribune de l'Assemblée Nationale, elle doit s'armer de courage pour affronter les réactions de nombreux hommes de son camp. Certains comparent l'avortement au génocide des Juifs, d'autres lui demandent si elle compte envoyer "tous ces enfants au four crématoire?" Rescapée du camp d'extermination d'Auschwitz-Birkenau, Simone Veil tremble mais ne vacille pas. La loi sera finalement votée le 27 janvier 1975 avec l'apport indispensable des voix de la gauche, socialiste, communiste et radicale.
 

L'avortement : un combat encore d'actualité

Aujourd'hui la loi sur l'Interruption Volontaire de Grossesse a été améliorée. L'IVG est aujourd'hui remboursée par la Sécurité Sociale et les délits d'entrave par exemple sont plus lourdement condamnés. Pour autant encore aujourd'hui, de très nombreuses femmes sont obligées d'aller avorter à l'étranger, la pénurie de gynécologues, la clause de conscience que les médecins peuvent opposer devant certains actes rendent les choses parfois longues, difficiles voire impossibles. Enfin le droit à l'avortement reste malgré tout fragile et contesté , et comme on l'a vu en Espagne par exemple, la volonté de certains gouvernements peut remettre en cause ce qui semblait être un acquis.
 
Ne manquez pas ce soir à 20h45 sur France 2, le téléfilm biographique de Christian Faure  avec Emmanuelle Devos: "La loi, le combat d'une femme pour toutes les femmes."

L'intervention de Catherine Coutelle à l'Assemblée Nationale

La résolution présentée par Catherine Coutelle a été adoptée par un vote à main levée cet après midi à l'Assemblée Nationale. Sur 151 députés votants, 143 se sont prononcés pour.

 

L'IVG en quelques chiffres
  •  En France, 220 000 IVG sont pratiquées chaque année.
  • Une femme sur deux est confrontée à une grossesse non désirée au cours de sa vie.
  • En Poitou-Charentes en 2013, 4198 avortements ont été pratiqués dans les différents hôpitaux publics de la région. C'est 1% des femmes entre 15 et 49 ans.
  • pour toute information n'hésitez pas à consulter le site du ministère de la Santé, des Affaires Sociales et du Droit des femmes.

 
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