Les produits dérivés "Je suis Charlie", business ou pas sur internet ?

T-shirts, tasses, casquettes, badges... les produits à l'effigie du slogan "Je suis Charlie" fleurissent sur internet, alors que les plateformes de ventes en ligne comme Ebay ou Amazon s'engagent à reverser les commissions perçues au magazine Charlie Hebdo.

"Amazon.fr reversera au magazine Charlie Hebdo les commissions qui seraient perçues sur les ventes de produits proposés sur sa Marketplace par des marchands tiers utilisant "Je Suis Charlie", assure le site marchand.
La plateforme, où des autocollants "Je suis Charlie" sont les meilleurs ventes dans les catégories "Stickers" et "Matériels pédagogiques", s'engage à retirer "tout produit proposé par des marchands tiers qui contreviendrait aux règles de sa Marketplace".
Le site de vente en ligne eBay s'engage lui aussi à reverser "à Charlie Hebdo les éventuelles commissions perçues sur les produits" concernés.


La "récupération" condamnée par les internautes

Plusieurs sites ont retiré ces produits de leurs boutiques en ligne ou fermé les boutiques en ligne spécialisées dans les produits dérivés "Je suis Charlie" rapidement, après des protestations d'internautes indignés. Les réseaux sociaux condamnent une "récupération":
"Honte à vous de récupérer la douleur et le drame de  Charlie Hebdo en vendant des produits "Je suis Charlie+!", poste un internaute sur la page Facebook de la plateforme de personnalisation de T-shirts, Spreadshirt.
Ses équipes assurent ne pas vouloir tirer profit de ce drame. "Nous avons contrôlé une à une chacune des e-boutiques de nos partenaires et chacun des designs (...) pour nous assurer qu'aucune commission ne soit prélevée sur la vente des produits "Je suis Charlie". Spreadshirt n'accepte aucune commission" sur ces ventes, écrit la plateforme sur son blog.


Les particuliers aussi                

Certains particuliers qui utilisent ces plateformes pour vendre des produits "Je suis Charlie" s'engagent eux aussi à ne pas chercher à tirer profit des ventes en assurant vendre les produits au prix de revient ou en reversant une partie des bénéfices. 
Sur eBay par exemple, le vendeur B.b.r assure que le T-shirt représentant une carte de la France en noir sur un fond ensanglanté avec la mention "Je suis Charlie" qui coûte 13,60 euros est en "vente au prix de revient".
Le créateur du site onatuecharlie.com, qui vend deux T-shirts avec la mention "Je suis Charlie", préfère, lui, verser 50% de son bénéfice à l'Association française des victimes du terrorisme
La plateforme Redbubble.com, qui commercialise elle aussi des produits affichant ce slogan, a de son côté annoncé qu'elle comptait reverser ses bénéfices tirés de ces articles à Reporters sans frontières.


Le créateur du logo contre toute utilisation mercantile

Le logo, "Je suis Charlie", trois mots en blanc et gris sur fond noir, reprenant la même typographie que celle du nom du journal, avait été
posté par Joachim Roncin, directeur artistique et journaliste musique au magazine gratuit Stylist, mercredi, quelques minutes après l'attentat qui a fait douze morts au sein de la rédaction de Charlie Hebdo.
"Ce que je voulais dire, c'est que c'est comme si on m'avait touché moi, je me sens personnellement visé, ça me tue, quoi", a-t-il expliqué.

Ce professionnel de l'image et du graphisme à l'initiative de la mention et de l'image reprises dans ces boutiques en lignes a déclaré mercredi dans un tweet que "le message et l'image sont libres de toute utilisation en revanche je regretterais toute utilisation mercantile".


Plus de 5 millions de hastags #JesuisCharlie

Le logo a été et est utilisé lors des rassemblements de soutien et l'expression "Je suis Charlie" est devenue un slogan repris dans plusieurs langues.
Il est notamment devenu l'un des hashtags les plus populaires du réseau Twitter, en figurant, à ce jour,dans plus de 5 millions de messages postés sur ce réseau social, selon Twitter France


                
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité