Ségolène Royal : "ça m'étonnerait beaucoup que l'A831 soit construite"

Ce matin, la ministre de l'Ecologie, Ségolène Royal a relancé le débat autour de la construction de l'Autoroute 831 entre Fontenay-le-Comte en Vendée et Rochefort et semble prête à entamer un bras de fer sur ce dossier alors que Manuel Valls a récemment lancé un nouvel appel à candidatures. 

"Ça m'étonnerait beaucoup que l'autoroute dans le marais soit construite", a affirmé Ségolène Royal sur BFMTV/RMC. La ministre de l'Ecologie dont l'opposition à ce projet est connue, est en désaccord avec le Premier ministre. Manuel Valls a annoncé, il y a dix jours, le lancement d'un nouvel appel à candidatures pour les entreprises pour la construction de cette autoroute.
Cet été, Ségolène Royal avait déjà bloqué le dossier à ce stade. Elle mettait en avant les difficultés de financement et surtout les atteintes à la protection de la nature (eau et espèces protégées) qu'engendrerait la réalisation de ce tronçon autoroutier de 60 kilomètres devant traverser le Marais Poitevin, Parc Naturel Régional. Des arguments que la ministre de l'Ecologie reprend aujourd'hui. 
"On est dans le cadre des règles existantes", a ajouté aujourd'hui Ségolène Royal ajoutant que "l'autorisation (de construire) n'est même pas délivrée".

Dominique Bussereau la rappelle à l'obéissance

Les réactions parmi les partisans de la construction de ce tronçon autoroutier n'ont pas tardé. En juillet dernier, il avait déjà dénoncé les "caprices" de Ségolène Royal. Dominique Bussereau, ex-ministre des Transports et président UMP du Conseil Général de Charente-Maritime ironise sur son compte twitter en rappelant Ségolène Royal à la solidarité gouvernementale.

#A831 Peut on rappeler â une Ministre qu'elle doit obéir au Premier Ministre?@manuelvalls @RoyalSegolene

— Dominique Bussereau (@Dbussereau) 9 Mars 2015

Les enjeux économiques oubliés pour les Pays-de-la-Loire

En Pays-de-la-Loire, les propos de la ministre de l'Ecologie font réagir à droite comme à gauche. Dans un communiqué, Bruno Retailleau, président UMP du conseil général de Vendée dénonce la "guéguerre entre le Premier Ministre et sa ministre de l’Environnement  qui n’est malheureusement pas une première".

"Est-ce que ce petit jeu va durer encore longtemps ? En tout cas, il n’amuse pas du tout les Vendéens, car il y a derrière cette comédie politique une véritable tragédie économique : celle du sud Vendée qui attend désespérément que le Gouvernement le soutienne dans son combat contre la crise." ajoute Bruno Retailleau.

Il demande à Manuel Valls "d'imposer au Gouvernement de relancer une fois pour toutes la procédure afin que ce projet essentiel aboutisse".
Jacques Auxiette, président socialiste de la Région Pays-de-la-Loire, se montre lui-aussi très critique vis à vis de Ségolène Royal, ex-présidente de la Région Poitou-Charentes. Il lui rappelle que dans "développement durable" il y a "développement" et reproche à Ségolène Royal de ne pas prendre en compte les enjeux économiques en adoptant "une attitude exaspérante de la Ministre qui ne songe visiblement qu'à sa communication personnelle dans une période où l’on attend du Gouvernement de la cohésion, de la cohérence et de la constance."

"Elle fait une nouvelle fois fi des enjeux économiques et du développement humain. "En adoptant de façon démagogique une posture d'opposante systématique, Ségolène Royal se range du côté de ceux qui mettent la France à l'arrêt, alors que l'on attend d'une ministre qu'elle soutienne le développement et l'activité". ajoute-t-il.