C'est aujourd'hui la 15ème journée nationale sur le don d'organes. Face au constat du manque d'organes à greffer en France, cette journée a pour but d'inciter chacun de nous à indiquer à nos proches notre consentement ou non à un prélèvement d'organes post-mortem.
Un tiers des familles refuse le prélèvement
Lors du décès d'une personne susceptible de donner ses organes, l'équipe médicale doit en premier lieu interroger ce registre puis, si la personne n'est pas inscrite, interroger les proches pour savoir sa position sur le prélèvement d'organes.Mais la plupart du temps, l'entourage ignore le souhait du défunt, s'il ne possède pas de carte de donneur, et un pourcentage relativement élevé des familles (environ un tiers) le refusent.
La ministre de la Santé, Marisol Touraine, voudrait diminuer ce taux alors qu'environ 20.000 personnes sont en attente d'une greffe en France malgré les 5.300 transplantations effectuées chaque année (chiffres 2014).
Parler du don d'organes n'est pas tabou
Pourtant, les Français disent être dans leur majorité favorables au don d'organes mais ils n'en parlent pas avec leur famille."Les gens ne parlent pas de ce sujet là entre eux, parce que c'est tabou...on ne parle pas de la mort. Donc nous sommes contraints de demander à la famille mais ce n'est pas leur avis que nous recherchons mais l'avis de la personne qui vient de décéder" explique Michel Pinsard, médecin coordinateur du prélèvement d'organes au CHU de Poitiers.
Alors, même si ce n'est pas facile, profitez de cette journée pour faire connaître votre position à vos proches, vous contribuerez ainsi à ne pas les mettre dans l'embarras dans un moment difficile et peut-être à sauver la vie d'un malade.
Un renforcement de "consentement présumé"
Grâce aux nombreuses campagnes de communication comme cette journée, qui existe depuis 15 ans, le nombre de greffes pratiquées en France a augmenté de 26% en 10 ansLe projet de Loi santé prévoit un renforcement du "consentement présumé" au don d'organes, ouvrant la voie à d'autres possibilités que le registre national des refus pour exprimer son opposition, mais en maintenant le principe selon lequel en l'absence de refus, chacun est considéré comme donneur présumé.
Le médecin Michel Pinsard, coordinateur des prélèvements d'organes au CHU de Poitiers était l'invité du Midi Pile de ce lundi. Il revient sur la nécessité d'informer les familles à qui les médecins doivent légalement s'adresser.
Interview de Michel Pinsard, médecin coordinateur du don d'organes au CHU de Poitiers.
Seuls les organes de personnes décédées en situation de mort cérébrale peuvent être prélevés en vue d'une greffe. Cette situation est assez peu fréquente ce qui limite les possibilités de prélèvements.