L'équipe médicale de Reims n'a pas voulu décider du sort de Vincent Lambert. Alain Claeys, député maire de Poitiers, co rapporteur de la future loi Claeys/ Léonetti sur la fin de vie, suit de très prés l'histoire de cette famille déchirée.
L'équipe médicale du CHU de Reims a refusé de se prononcer sur l'arrêt des soins de Vincent Lambert, ce jeudi. Le tétraplégique en état végétatif, ainsi que ses médecins, auraient fait l'objet d'un projet d'enlèvement et de menaces. Alain Claeys, député maire de Poitiers, réagit :
Je suis bouleversé pour Vincent Lambert, bouleversé pour son épouse. Je comprend l'équipe médicale qui devait faire un travail médical dans un climat qui est tout sauf un climat de sérénité et d'apaisement
L'affaire Vincent Lambert est un cas d'école.
Elle est le résultat concret des dysfonctionnements de la loi léonetti, celle de 2005, toujours en vigueur, comme par exemple, le flou qui entoure les directives anticipées, c'est à dire les volontés d'un patient sur la fin de sa vie.
Actuellement ces démarches sont simplement indicatives. Le texte de loi de 2015 prévoit qu'elles s'imposent au mèdecin.
La loi Claeys / Léonetti sur la fin de vie a été votée en première lecture à l'assemblée nationale en mars dernier, puis vidée de son contenu en juin par les sénateurs. Fin septembre elle doit repasser devant les députés.
La justice européenne, le conseil d'état, toutes les instances ont validé la notion d'obstination déraisonnable dans ce cas précis.
Une notion qui pourrait permettre aux médecins d'agir légalement vers la fin de vie de leur patient.
Les explications de Marie-Noëlle Missud