On parle beaucoup des soignants, on les acclame, on les félicite. Mais qu'en est-il des aides à domicile? Sans elles , le maintien à domicile des personnes dépendantes serait impossible. Pourtant, elles sont les oubliées du gouvernement.
Matin, midi et soir, jours fériés compris, Corinne Guillon accompagne au quotidien les personnes dépendantes. Depuis mars, la fatigue s'accumule pour cette maman isolée vivant à la Souterraine (Creuse) :"Il y a eut beaucoup d'angoisse, beaucoup de stress. Et je pense que nous avons un peu le contrecoup en ce moment."
Je vis avec la peur de transmettre le covid. Plus que de l’attraper.
Corinne Guillon intervient auprès de 15 personnes chaque semaine. Un accompagnement indispensable pour Jocelyne Pateron, handicapée par une sclérose en plaques depuis 30 ans. "Si j'ai quelque chose à dire, quelque chose qui me tracasse, je sais à qui je peux le dire" explique madame Pateron, très proche de son auxiliaire de vie.
Une profession indispensable, essentielle, qui allie le savoir-faire, le dévouement et les belles valeurs humaines. Une profession pourtant bien mal rémunérée. Corinne Guillon gagne 8 euros 50 de l'heure, le salaire minimum, et une indemnité kilométrique pour l'utilisation de son véhicule personnel.
Sans elle et ses collègues, le maintien à domicile des personnes dépendantes serait impossible. Pourtant, sa profession n'est pas prise en compte dans le plan d'aide financière de 7,5 milliards d'euros prévu par l'Etat.
"Les aides à domiciles n'ont pas du tout été prises en compte. Nous n'avons pas été reconnues. On est toujours un peu les oubliées. On parle beaucoup des primes mais sincèrement moi j'attends plutôt une revalorisation de notre métier et des salaires". Confie Corinne Guillon.
Ce que j'attends c'est une reconnaissance de notre métier.
L'Etat s'est déchargé sur les conseils départementaux pour envisager une éventuelle prime. Le métier d'aide à domicile, peu qualifié, souffre d'un manque de reconnaissance. Anne Penot , directrice de l'association "Aide à domicile" en Creuse nous explique : "Aujourd'hui, un salarié qui a 9 ans d'ancienneté est payé au SMIC, ce qui veut dire que son ancienneté n'est pas reconnue. Ce qui n'amène pas une envie de rester dans le métier, une valorisation, une reconnaissance de son travail et de ses compétences".
Cette problématique sera l'objet d'une réunion avec le conseil départemental le jeudi 16 juillet 2020 à Guéret.