A l'ouverture de l'université d'été de son parti à Guidel (Morbihan), François Bayrou, président du MoDem, a estimé vendredi qu'Alain Juppé avait "une attitude extrêmement courageuse" dans son refus de l'hystérisation du débat politique.
"Pour moi, c'est la marque d'un homme d'Etat. Un homme d'Etat c'est quelqu'un qui refuse de glisser quand tout le monde glisse.
Alors que l'ancien ministre de l'Economie Emmanuel Macron chasse sur les terres centristes et que François Bayrou -- qui l'a rencontré en juillet dernier -- s'est montré très critique à son encontre, son ombre plane.
Prêt au débat
"Enfin tout le monde se met à parler de recomposition (...) cette idée avance (...) Alain Juppé s'est exprimé plusieurs fois sur ce sujet, Manuel Valls, Emmanuel Macron, et nous l'avons porté et nous en sommes les premiers défenseurs", a-t-il dit à ce sujet."Je suis prêt au travail avec qui voudra sur cette idée de recomposition, je suis prêt au débat avec qui voudra", a-t-il dit, plaidant pour "l'unité" et "l'indépendance du centre".
Aux côtés de l'ex-patronne du Medef, Laurence Parisot et de l'ancien banquier Jean Peyrelevade, il a lancé ensuite en présentant ce dernier: "Ai-je besoin de faire remarquer qu'il est à Guidel et pas à Lyon?", alors qu'Emmanuel Macron clôt samedi un sommet des réformistes européens à Lyon et qu'il a été écrit que Jean Peyrelevade, malgré son démenti, soutenait l'ex-ministre.
"Je n'ai pas changé, je suis toujours de centre gauche mais je suis à Guidel et pas à Lyon", a déclaré M. Peyrelevade.
Sur le fond, François Bayrou a aussi livré une grande inquiétude au sujet de l'Europe. "C'est la première fois de ma vie politique que je pense que l'Europe peut exploser", a-t-il dit.
Les universités de son parti s'achèveront dimanche.