Bordeaux : Dieudonné n'est plus le bienvenu à la patinoire de Méridadeck

La société Véga qui exploite la salle de spectacle demande à ce que le spectacle de l'humoriste-polémiste prévu le 12 juin soit déprogrammé. Fabien Robert, le maire-adjoint de Bordeaux chargé de la culture, invité du 12/13 de France 3 Aquitaine soutient clairement cette démarche. 


Dieudonné a été mis en examen, hier, pour apologie du terrorisme suite à la parution d'un commentaire sur sa page Facebook (voir plus bas) après la manifestation citoyenne de dimanche 11 janvier. Il affirmait se "sentir Charlie Coulibaly" (Coulibaly étant le nom de l'un des auteurs des attentats meurtriers à Paris).

Marc Ladreit de Lacharrière, patron de la société Véga qui exploite la patinoire de Mériadeck, a donné instruction à ses équipes de ne pas programmer le
spectacle de Dieudonné, information relayée par France Bleu Gironde.

Je suis terriblement outré par le commentaire de Dieudonné sur Facebook. En conséquence, j'ai demandé à mes équipes de faire le nécessaire, en liaison avec les différentes collectivités concernées, pour ne pas programmer son spectacle "La Bête immonde"

 





Fabien Robert, le maire-adjoint de Bordeaux en charge de la culture affirme pour sa part

Il n'a pas sa place dans une salle de spectacle
 


 




Le polémiste risque jusqu'à 7 ans d'emprisonnement et 100 000 euros d'amende (voir l'encadré ci-dessous).
"Je me sens Charlie Coulibaly": Dieudonné sera jugé pour apologie du terrorisme
Le polémiste Dieudonné, placé en garde à vue mercredi, sera jugé en correctionnelle pour "apologie du terrorisme", après avoir écrit sur Facebook qu'il se sentait "Charlie Coulibaly", en référence à l'un des auteurs des attentats meurtriers de Paris.

La justice semble déterminée à se montrer intransigeante. Des peines de prison ferme ont été prononcées et depuis l'attentat contre Charlie Hebdo la semaine dernière, 54 procédures ont été ouvertes pour ce délit d'apologie du terrorisme et pour "menaces d'actions terroristes", selon la Chancellerie.

Quant à Dieudonné, le parquet de Paris a décidé de le convoquer au tribunal correctionnel à l'issue de sa garde à vue mercredi. L'audience se tiendra le 4 février, selon son avocat Me Sanjay Mirabeau.

A l'issue de sa garde à vue en début de soirée, Dieudonné est reparti "libre et rassuré", avant d'aller jouer son spectacle au théâtre de la Main d'or. "La liberté d'expression, en tout cas ce soir, elle est valable pour tout le monde", a déclaré l'avocat.

L'enquête visant le polémiste avait été ouverte lundi au lendemain de la diffusion de son message, ensuite supprimé sur Facebook. Mercredi matin, toujours sur sa page Facebook, l'équipe de Dieudonné a publié quelques photos de policiers venant le chercher. Ne s'étant pas rendu à une convocation, les enquêteurs sont allés à son domicile.

"Nous sommes dans le pays de la liberté d'expression? (...) Le gouvernement vient d'en fournir la démonstration", avait ironisé un autre avocat de Dieudonné, Me David de Stefano.

Le message du polémiste avait été diffusé alors que des millions de Français rendaient hommage aux 17 victimes des attentats contre Charlie Hebdo, des policiers et des juifs. Dieudonné assurait avoir participé à la marche, mais la tournait en dérision en la qualifiant d'"instant magique égal au Big Bang qui créa l'Univers".

"Sachez que ce soir, en ce qui me concerne, je me sens Charlie Coulibaly", ajoutait-il, associant le slogan de soutien au journal satirique, "Je suis Charlie", au nom d'Amédy Coulibaly, le preneur d'otages qui a tué quatre hommes juifs vendredi.

Sept ans de prison et 100.000 euros d'amende

Dieudonné "a le sentiment qu'on le traite comme un terroriste et c'est pour ça qu'il a accolé les deux noms", a déclaré Me Mirabeau, alors que ses fans ont dénoncé sur Facebook une "liberté d'expression sélective".

Mercredi soir, Dieudonné s'est produit comme prévu sur scène à Paris, avec un léger retard, devant une centaine de personnes. Il a entamé le spectacle menotté, dans son habituelle tenue orange rappelant les prisonniers de Guantanamo. "Mon habit de scène, je l'avais déjà aujourd'hui", a-t-il ironisé.
Le polémiste a déroulé pendant une heure et quart devant un public conquis son spectacle, "la Bête immonde" (dénonciation du mariage homosexuel, charges visant la communauté juive et le gouvernement, éloge de la quenelle et hommage à Claude Nougaro) sans faire de référence à l'affaire "Charlie Coulibaly".

Déjà condamné pour propos antisémites, Dieudonné a rendez-vous jeudi au Palais de justice de Paris, poursuivi au civil par des associations. En cause, une vidéo de 2010 dans laquelle il mettait en cause "la puissance du lobby juif" et appelait à la libération de Youssouf Fofana, l'assassin d'Ilan Halimi, jeune juif séquestré, torturé et tué en 2006. Il a été relaxé sur le plan pénal.

Vendredi, un jugement sera rendu dans le dossier où Dieudonné est soupçonné d'avoir fait un appel aux dons pour payer ses amendes.

En septembre, le parquet avait ouvert une autre enquête pour apologie du terrorisme pour une vidéo dans laquelle il ironisait sur la décapitation du journaliste James Foley par l'organisation État islamique (EI).

Le délit d'apologie du terrorisme peut être puni d'une peine allant jusqu'à cinq ans de prison et 75.000 euros d'amende. Elle peut être portée à sept ans et 100.000 euros si les faits ont été commis en utilisant un service de communication au public en ligne.

Le polémiste voit les ennuis s'accumuler. Le gouvernement est parvenu à faire interdire plusieurs de ses spectacles fin 2013-début 2014. Il est sous la menace d'une demande d'expulsion du théâtre de la Main d'or à Paris, où il se produit depuis 15 ans. Cette semaine, plusieurs villes ont demandé l'interdiction de son nouveau spectacle.

Celui qui se veut un héraut de l'"antisystème" est par ailleurs mis en examen notamment pour fraude fiscale.

A.F.P
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