Après la région parisienne, et après Nice, Lyon et Marseille, Bordeaux est la ville où le coût de la vie étudiante revient le plus cher. Les dépenses moyennes s'élèvent à 805 euros en incluant le logement.
A quelques semaines de la rentrée, l'Union Nationale des Etudiants de France publie une étude sur le coût de la vie étudiante et dénonce une hausse de la précarité.
La ville de Bordeaux accueille 41 258 étudiants venus d'ailleurs et devant donc payer un logement. Ils doivent débourser en moyenne 468 euros pour leur loyer, contre 470 euros à la rentrée 2014, un tarif en légère baisse (- 0,43%) mais qui reste très élevé par rapport à d'autres cités étudiantes. Paris, étant la plus onéreuse (795 euros) et Brest la moins chère ( 321 euros).
Cette année les étudiants bordelais devront assumer une hausse du coût des transports (+4,29% selon l'UNEF) et ainsi débourser 219 euros pour l'année. Un tarif qui reste cependant relativement bas par rapport aux autres villes de France. Sur les vingt communes recensées, Bordeaux est en quatorzième position.
L'UNEF estime que le coût de cette rentrée 2015 pour les étudiants est en augmentation de 1,1%, soit cinq fois plus que l'inflation.
Le syndicat étudiant demande au gouvernement de réagir et d'éviter que l'accès à l'enseignement supérieur ne soit réservé qu'aux familles les plus aisées.
Il réclame "un plan d’action social". "Le nouveau secrétaire d’Etat à l’enseignement supérieur, Thierry Mandon, doit faire de la vie étudiante une de ses priorités" selon les représentants de l'UNEF.
Voici ses revendications :
• un élargissement du système d’aide sociale pour donner accès aux bourses aux 150 000 étudiants dont le revenu des parents est inférieur au revenu médian mais qui n’ont droit à aucune aide
• une revalorisation des bourses de 5% pour compenser la perte de pouvoir d’achat des étudiants boursiers depuis le début du quinquennat
• un doublement (de 8 000 à 16 000) des aides d’urgence à destination des étudiants autonomes de leurs parents
• un investissement dans le service public des CROUS pour lui permettre de remplir ses objectifs de construction de logements étudiants et garantir une restauration universitaire à tarif social
• l’élargissement de l’encadrement des loyers aux principales villes universitaires
• la généralisation d’un demi-tarif étudiant dans les transports en commun
Les résultats de l'étude de l'UNEF au niveau national
Les étudiants parisiens doivent débourser 1.124,33 euros en moyenne chaque mois, logement, transports et dépenses courantes confondues.
La capitale devance Saint-Quentin (987,41 euros), Saint-Denis (985,41 euros) et Lyon (842,67 euros), tandis qu'en queue de classement on trouve Orléans (726,92 euros), Clermont-Ferrand (709,97 euros) et Brest (679,95 euros).
L'Unef a intégré dans son classement un "socle" de dépenses courantes de 330 euros par mois identique pour toutes les villes. C'est donc surtout le logement qui fait la différence, puisque la variation des loyers dépasse le simple au double entre Brest (322 euros) et Paris (795 euros).
Pour William Martinet, le président de l'Unef, ce classement permet notamment de mettre en lumière "l'impact des aides des villes et des collectivités territoriales sur la vie étudiante".
Le budget "transports" va ainsi du simple au triple entre Toulouse (8,33 euros par mois) et Brest (27,95 euros).
En Ile de France, l'abonnement revient à 27,83 euros par mois.
Tous les étudiants ne sont pas non plus logés à la même enseigne en matière d'aides des collectivités, qui atteignent 28,50 euros par mois à Paris mais sont nulles à Marseille, Strasbourg, Rennes, Dijon et Brest.
Lyon, Grenoble, Toulouse, Bordeaux et Paris offrent aux étudiants des chèques loisirs d'au moins 100 euros par an, et douze villes sur vingt prévoient des chèques santé pour les boursiers (jusqu'à 373 euros à Clermont).
Mais les seules villes à offrir des chèques logement sont Paris (900 euros par an pour les boursiers) et Tours.
"20% des étudiants n'ont pas de complémentaire santé, or on sait que cela constitue un vrai frein à l'accès aux soins", déplore William Martinet.
L'UNEF s'inquiète pour les années à venir avec la baisse des subventions aux collectivités locales, "dont les répercussions commencent déjà à se faire sentir". "De plus en plus de villes universitaires disent qu'il faudra augmenter les tarifs des transports en commun".