La patiente âgée de 36 ans s'est jetée, ce matin, du deuxième étage de la polyclinique de Lormont, près de Bordeaux. Elle tenait dans ses bras sa fillette de 4 jours, dont la mort a été confirmée. La mère "polytraumatisée" est toujours en réanimation, dans un état critique mais stable.
Elle avait été transportée au CHU de Pellegrin avec son bébé vers 8 heures. Le nouveau-né, qui se trouvait dans un état critique est décédé quatre heures plus tard, des suites de ses blessures. Pour le parquet, la piste d'une défenestration volontaire est la plus probable. Une enquête a été ouverte. Une cellule psychologique a été mise en place pour le personnel de la clinique et la famille.
Une chute de 8 mètres
On sait peu de choses sur ce drame. Il se serait noué peu avant 7h, ce matin. Selon le directeur de l'établissement, Elien Meynard, la mère était "a priori" seule, avec le nourrisson. Dans sa chambre, la fenêtre était de type "à l'italienne", et la partie basse basculant vers l'extérieur offrait un entrebâillement "très réduit", a-t-il expliqué. La mère et sa fille ont fait une chute "d'environ 8 mètres".
La scène s'est produite alors qu'un véhicule de pompiers passait à proximité. Elles ont donc pu rapidement être prises en charge avant d'être évacuées vers le CHU de Bordeaux, a poursuivi le directeur.
Une tentative de suicide ?
La mère "est toujours en réanimation, donc on a peu d'éléments à ce stade pour avancer des explications", a indiqué le parquet de Bordeaux.Une enquête de flagrance pour homicide, visant la mère, a été ouverte et confiée à la brigade départementale de protection de la famille de la sûreté départementale de la Gironde.
Selon les premiers éléments, les enquêteurs privilégient la piste d'une tentative de suicide : "il n'y a aucun élément à ce stade pour suspecter l'intervention d'un tiers" dans cette affaire.
C'était son premier enfant
Peu d'éléments avaient filtré en début d'après-midi sur la personnalité de cette mère de famille. Cette femme d'origine ukrainienne, est arrivée en France il y a environ un an. Elle était mariée à un homme de la région, par ailleurs déjà père de deux enfants, et vivait dans l'agglomération bordelaise, a précisé le parquet.Il s'agissait de son premier enfant et, selon le parquet, elle manifestait "l'inquiétude que peuvent avoir certaines mères à la naissance d'un enfant".
Ces dernières années, plusieurs cas d'enfants morts dans des conditions similaires avaient marqué l'opinion, comme en mai 2008, lorsqu'une femme de 43 ans, avait précipité son fils de 14 mois du 5e étage à Noisy-le-Grand en Seine-Saint-Denis. En instance de divorce, elle en avait perdu la garde. Elle avait ensuite vainement essayé de tuer sa fille de 11 ans avec des médicaments. Elle a été condamnée en 2011 à 12 ans de réclusion criminelle.