Disparition de Régine Deforges : retour sur le tournage de sa bicyclette bleue en Gironde

"La Bicyclette bleue" de Régine Deforges, décédée jeudi d'une crise cardiaque, est à l'origine de l'un des plus grands succès public de l'édition française, qui s'est achevé, en 2007, après la publication du 10ème volume de la saga. L'adaptation en série télé avait été tournée en Gironde en 1999. 

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L'action se situe entre le vignoble bordelais et Paris, pendant la guerre 39-40. C'est l'histoire du destin de la jeune Léa, incarnée à la télévision par Laetitia Casta, fille d'une famille de propriétaires viticoles en Gironde.

Au départ, ce qui m'intéressait dans cette histoire c'était la guerre. Pas les personnages. J'invente des personnages pour les jeter dans des situations difficiles. - Régine Deforges


En 1981, l'éditeur Jean-Pierre Ramsay lui propose de s'inspirer d'"Autant en emporte le vent" pour écrire une grande histoire romanesque. "J'ai trouvé que c'était une idée idiote, puis j'ai relu le roman de Margaret Mitchell, je me suis dit : Tiens, c'est marrant !", dit-elle.

Le succès est immédiat. Et comme les 500 pages du premier volume s'achèvent en 1942, Régine Deforges se lance dans la suite des aventures de Léa et François, le couple vedette de la saga, sous l'Occupation allemande.

Les trois premiers titres, traduits dans une vingtaine de langues, se sont vendus depuis à sept millions d'exemplaires. "Au début, je ne me rendais pas vraiment compte du succès, mais quand je demandais un chèque à mon éditeur, il me le donnait sans hésiter", s'amuse-t-elle.

Reportage diffusé en Août 1999, lors du début du tournage, dans le vignoble bordelais, du téléfilm qui sera diffusé sur France 2 en 2000.
Du début du tournage jusqu'à la fête de fin de film, réalisé par Florence Troquereau et Ivan Ceiriex

7 autres romans après le succès de la trilogie adaptée au petit écran


Après la période de l'Occupation, elle promène ses personnages pendant vingt ans dans les soubresauts de l'histoire. "Rue de la soie" et "La Dernière colline" les plongent dans la guerre d'Indochine, "Alger la blanche" et "Les Généraux du crépuscule" en plein conflit algérien.
"Un jour, un ancien ministre de de Gaulle m'a dit : +Pour une femme, vous dites pas de conneries sur la guerre+", dit-elle avec fierté.

Pour les besoins de ses livres, elle rencontre alors de grandes figures historiques, comme le général Giap, le vainqueur de Diên Biên Phu, où les compagnons de Che Guevara quand elle évoque la révolution cubaine. "Sauf Fidel, souligne-t-elle. Je n'ai jamais voulu le rencontrer parce que je ne suis pas du tout d'accord avec sa politique. Je voulais garder ma liberté".

Entre-temps, elle a gagné des procès pour plagiat intentés par les héritiers de Margaret Mitchell, en France et aux Etats-Unis. L'ensemble de l'aventure procédurière  a duré dix ans. "J'ai toujours reconnu que pour écrire La Bicyclette bleue, je m'étais inspirée d'Autant en emporte le vent. J'ai définitivement gagné ces procès, tout ça, c'est beaucoup de bruit pour rien".

Régine Deforges, première femme à avoir créé sa maison d'édition


Régine Deforges est décédée jeudi à l'âge de 78 ans à l'hôpital Cochin à Paris des suites d'une crise cardiaque.

Elle fut une éditrice sulfureuse, souvent en butte à la justice, avant de connaître le succès public avec "La bicyclette bleue",

Née le 15 août 1935 à Montmorillon dans la Vienne, Régine Deforges a écrit une quarantaine de livres, dont plusieurs textes érotiques, plaidant pour que les femmes vivent librement leur sexualité.

Autodidacte, elle a longtemps été libraire avant de créer, aux côtés de Jean-Jacques Pauvert, une maison d'édition, "L'Or du temps", à la fin des années 60. De nombreux ouvrages édités (comme "Le Con d'Irène" de Louis Aragon) ont fait l'objet d'interdictions diverses et de poursuites pour outrage aux bonnes moeurs.
Régine
Deforges, qui a longtemps tenu une chronique à "L'Humanité", a été présidente de la Société des gens de lettres, membre du jury du prix Femina dont elle a démissionné en 2006, en solidarité avec Madeleine Chapsal qui venait d'être exclue.

Elle était l'épouse du dessinateur du Nouvel Observateur Pierre Wiazemski, dit Wiaz, petit-fils de François Mauriac.

On lui doit des titres comme "O m'a dit" (entretiens avec l'auteur de d'"Histoired'O"), "Blanche et Lucie" (ses deux grand-mères), "Le Cahier volé", "Les Contes pervers" (dont elle tirera un film qu'elle-même réalisera), "Révolte des nonnes" (adapté au petit écran sous le titre "L'Enfant des Loups" en 1991), "Pour l'amour de Marie Salat", "Lola et quelques autres", "Journal d'un éditeur", "L'Orage" ou "La Hire, ou la colère de Jeanne".

Cette mère de trois enfants avait aussi signé des livres pour enfants et un recueil de recettes de cuisine.

En 2013, elle avait signé ses mémoires, "L'enfant du 15 août".


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