Après Marseille l'an dernier, c'est à Bordeaux que les écologistes se réuniront cette semaine pour leur rencontre annuelle. Des dizaines de forums, ateliers, débats, concerts sont programmés entre jeudi et samedi soir. L'occasion aussi de fêter leurs 40 ans de vie politique
Les écologistes ont choisi le site de l'université Bordeaux 3 à Talence pour ces journées de travail et de fête. Entre les débats sur le réchauffement climatique ou les dérives de l'agriculture productiviste, des excursions sont aussi proposées. Dont une chez un viticulteur bio.
Deux anniversaires marqueront cette édition 2014 : celui de la première candidature à l'élection présidentielle, celle de René Dumont en 1974, et la création du parti des Verts en 1984.
Si l'an dernier les Verts comptaient deux ministres dans leurs rangs, il n'en ont plus aucun cet été. Puisqu'ils ont refusé de faire partie de l'équipe de Manuel Valls. Une décision, difficile à prendre, qui a laissé des traces au sein du parti.
1er rassemblement après la déconvenue aux municipales et aux européennes
Les revers subis par la gauche aux élections municipales et européennes n'ont pas épargné les écologistes. Depuis, le parti se divise sur la stratégie à adopter vis-à-vis du gouvernement et du PS alors que deux échéances les attendent à la rentrée, le vote du budget et la conférence environnementale.
Avant l'été la sénatrice Marie-Christine Blandin, forte personnalité du parti, a quitté EELV, dans lequel elle dit "ne plus se retrouver" dénonçant "invectives" et "volte-face". La sénatrice a également critiqué "le manque de travail collectif et d'anticipation pour les sénatoriales, ce qui aboutit à des déchirements de dernière minute, à des échanges personnifiés et violents et à un vote du bureau exécutif qui fragilise l'avenir du groupe au Sénat".
Chez les écologistes on ne cache pas qu'il y a des "discussions internes sur la stratégie". "Si le parti est divisé, c'est aussi que la situation politique n'est pas bonne" avait défendu la secrétaire nationale Emmanuelle Cosse. Et d'aucun d'évoquer les frondeurs au PS.
"Il y a une lassitude, un phénomène qui se retrouve partout à gauche, c'est la déprime", soulignait David Cormand, secrétaire national adjoint d'EELV.
Pour Jean-Vincent placé, chef de file des sénateurs écologistes, "le mouvement est dans une position un peu complexe et confuse".
Un objectif : rassembler
"Célébrer nos combats et notre histoire, rassembler le plus largement possible la famille écologiste mais aussi préparer la suite pour écrire ensemble nos succès à venir" voilà l'ambition de ces journées d'été 2014.
Deux plénières programmées traduisent les doutes des écologistes au sein de la majorité. L'une intitulée "qu'attend-on des écologistes?" se tiendra vendredi de 20H à 22H avec Emmanuelle Cosse, secrétaire nationale d'EELV. L'autre, "les promesses du Bourget ont-elles été tenues?" est prévue samedi de 11H00 à 13H00 avec notamment Marie-Noëlle Lienemann, sénatrice de l'aile gauche du PS.
Cécile Duflot, députée de Paris et ancienne ministre enfonce le clou avec la sortie le 25 août d'un livre racontant les coulisses de son passage au gouvernement intitulé "De l'intérieur, voyage au pays de la désillusion" publié aux éditions Fayard.
L'ancienne ministre qui avait accusé le gouvernement de "s'éloigner de sa majorité" pourrait vouloir construire une opposition de gauche au gouvernement. Jean-Vincent Placé qui aurait préféré que les écologistes restent dans l'exécutif, est davantage sur la ligne d'une "majorité la plus rassemblée possible: socialistes, radicaux de gauche, écologistes (...) et ouvrir davantage aux autres forces de gauche et (...) aux centristes".
Une plénière réunira entre autres samedi Jean-Luc Bennahmias, fondateur du Front démocrate, secrétaire national des Verts de 1997 à 2001, Cécile Duflot, secrétaire nationale des Verts puis d'EELV de 2006 à 2012, Corinne Lepage, présidente de Cap 21 ou encore Antoine Waechter, président du Mouvement écologiste indépendant (MEI), candidat des Verts à l'élection présidentielle en 1988.