C'est tout un réseau qui est tombé. Au total vingt personnes ont été condamnées par le Tribunal correctionnel de Bordeaux aujourd'hui pour leur implication dans une affaire de proxénétisme. Les peines vont un à sept ans de prison.
Les vingt prévenus étaient des ressortissants nigérians résidant à Bordeaux, Bègles, Libourne, Nantes, Limoges, Grenoble, Nîmes, Amiens et en région parisienne. Ils étaient jugés pour traite d'êtres humains, proxénétisme aggravé, blanchiment en bande organisée de proxénétisme et de traite des êtres humains et participation à une association de malfaiteurs.
Aujourd'hui les têtes du réseau, se livrant à la traite des humains, ont été condamnées par le Trubunal correctionnel de Bordeaux à des peines d'emprisonnement de 7 ans. Leurs subalternes, chargés du blanchiment des bénéfices tirés de ces activités délictuelles, ont été condamnés à un an de prison.
Des interdictions définitives du territoires ont également été prononcées contre la moitié des prévenus, à titre de peines complémentaires.
La particularité de cette filière serait qu'elle s'appuyait sur de "mamas", d'anciennes prostituées affranchies de leurs dettes, qui organisaient sur place la prostitution de jeunes filles, et qui pouvaient également servir de recruteur au Nigéria.
Le contrat avec les jeunes filles aurait été passé "en présence de leur famille et celle de leur futur propriétaire, étendant ainsi leur engagement à tous leurs proches", explique un communiqué du parquet, "les impliquant ainsi dans le remboursement de le dette pouvant atteindre 60 000 euros".
A l'aide de faux papiers les jeunes femmes étaient convoyées par des passeurs, et pouvaient ensuite être déplacées d'une ville à l'autre. Elles auraient "fait l'objet de menaces, voire de menaces et de viols pour mieux les asservir" précise le communiqué. Des pratiques vaudou auraient aussi été utilisées pour contraindre les jeunes femmes prostituées.