La direction dévoilera aujourd'hui en détail lors du comité Central d'entreprise (CCE) le nouveau plan de départs qui concernera 2 800 salariés en 2014. Cette suppression de postes pourrait impacter le personnel à Bordeaux où le climat social semble se détériorer au sein de la compagnie.
Les discussions, à l'occasion de ce comité central d'entreprise (CCE), porteront sur la répartition de ces nouvelles coupes entre les personnels (sol, pilotes, hôtesses et stewards) et leurs modalités (départs volontaires, non-remplacement des départs naturels, temps partiels, congés sans solde).
Le sureffectif concerne environ 350 pilotes, 700 hôtesses et stewards et 1.700 à 1.800 personnels au sol, selon les éléments fournis aux syndicats par la direction. A Bordeaux-Mérignac, c'est 41 postes qui devraient être supprimés.
Les éléments précis leur ont été communiqués dans un document confidentiel avant le CCE, a-t-on appris de source interne à la compagnie.
La réorganisation devrait affecter principalement les bases de province, dont l'activité sera ajustée selon les saisons. Elle porte aussi sur un renforcement de la filiale à bas coût Transavia, qui impliquera des changements dans les escales françaises et un recours accru à la sous-traitance.
La CGT et la CFDT dénoncent la surcharge de travail et la désorganisation des services déjà affectés par les suppressions d'emplois dues aux plans précédents de départs volontaires.
Témoignages recueillis à Bordeaux-Mérignac avec le reportage de Nathalie Pinard de Puyjoulon et Dominique Mazeres

Les 2.800 nouvelles suppressions de postes viendront s'ajouter aux 5.122 déjà intervenues chez Air France entre 2012 et fin 2013.
Ces restructurations interviennent dans le cadre du plan Transform 2015, lancé en janvier 2012, qui vise à deux milliards d'euros d'économies en trois ans dans le groupe franco-néerlandais Air France-KLM et à ramener la dette à 4,5 milliards fin 2014 contre 6,5 milliards en janvier 2012.
Au printemps, la direction a décidé de l'amplifier en raison de la persistance des difficultés financières sur le court et le moyen-courrier chez Air France, ainsi que dans l'activité cargo pour l'ensemble du groupe.
Dans une interview au journal Les Échos, le PDG du groupe, Alexandre de Juniac affirme que sans ce plan "Air France pouvait mourir". "Sans le plan Transform, je ne sais pas ce que la compagnie aurait été en 2015". "Même si nous avons dû réduire significativement nos capacités sur le moyen-courrier, nous n'avons renoncé à aucune de nos activités", relève-t-il. "A l'issue de Transform 2015, nous allons continuer à améliorer notre compétitivité mais sans plan de départ massif", affirme-t-il également.
La restructuration s'est déjà traduite par une nette amélioration des résultats au deuxième trimestre 2013. D'avril à juin, Air France-KLM, 4e mondial en chiffre d'affaires, a divisé par cinq sa perte nette, à moins 163 millions d'euros.