Le maire de Bordeaux, Alain Juppé, s'est indigné auprès du Premier ministre Manuel Valls, d'une "desserte au rabais" proposée par la SNCF sur la ligne TGV Bordeaux-Paris qui entrera en service en 2017.
Dans ce courrier, envoyé lundi au Premier ministre et révélé par le site challenges.fr, le maire de Bordeaux (Les Républicains) estime que la proposition de desserte faite par la SNCF pour cette ligne qui mettra Bordeaux à 2h05 de Paris, à savoir "13 allers-retours directs", est "tout à fait insuffisante".
Alain Juppé compare notamment la desserte proposée à celle dont devrait bénéficier, selon lui, Rennes Métropole en 2017, "avec 14 trains rapides pour une population inférieure de 40% à celle de la métropole bordelaise". "Les dessertes directes de Lille et Lyon qui sont supérieures de 40 et 60% à celles proposées pour Bordeaux, sont en outre complétées par une dizaine de liaisons avec l'Ile-de-France et Charles-de-Gaulle", souligne également le maire de Bordeaux.
Et Alain Juppé d'insister: "Le TGV de Bordeaux drainera non seulement la clientèle de la métropole bordelaise et de la Gironde (1,5 million d'habitants), mais également celle de l'Aquitaine (1,8 million d'habitants), de Toulouse et sa région (2,9 millions d'habitants) qui bénéficieront également du gain de temps d'une heure, soit au total une population de 6,2 millions d'habitants".
Ouverture à la concurrence ?
Le maire de Bordeaux demande "la mise en place d'une vraie navette, c'est-à-dire un train direct à l'heure, et en pointe, à la demi-heure,soit 19 allers-retours directs", sans "réduire les dessertes avec arrêts intermédiaires".
"Les collectivités territoriales comme les contribuables, entreprises et ménages, ne comprendraient pas que l'effort d'investissement qui leur est demandé se solde par une desserte au rabais", écrit Alain Juppé qui réclame "l'arbitrage" de Manuel Valls dans ce dossier.
"A défaut, l'expérimentation sur cette ligne de l'ouverture à la concurrence" prévue par l'Union européenne, "pourrait être une solution à même de préserver l'équilibre financier du projet", menace Alain Juppé.
La mise en service de la LGV Tours-Bordeaux est prévue en juillet 2017, mettant Bordeaux à 2H05 de Paris contre 3H15 actuellement. Parallèlement, le gouvernement a donné son feu vert le 26 septembre pour le prolongement vers le sud des lignes à grande vitesse Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax, avec des hypothèses de mise en service respectives en 2024 et 2027.