L'étudiant de l'Ecole des hautes études commerciales (Edhec) de Lille qui avait été gravement blessé à la suite d'actes de bizutage présumé s'est constitué partie civile, a-t-on appris mardi auprès du Comité national contre le bizutage (CNCB).
" D'après sa famille, il s'est porté partie civile ", a déclaré Marie-France Henry, présidente du CNCB, au lendemain de l'annonce de sanctions à l'égard de six étudiants prises par le conseil de discipline de l'école après une enquête interne.
L'Edhec a prononcé en fin de semaine dernière "deux exclusions définitives avec sursis probatoire à l'encontre d'étudiants de deuxième année du programme Grande Ecole" et des blâmes à l'encontre de quatre autres étudiants.
L'école se refuse cependant à parler de bizutage, évoquant des "comportements répréhensibles au regard du règlement intérieur de l'école".
Elle affirme que "tous les étudiants présents, nouveaux et anciens, ont absolument démenti toute obligation à boire pendant la soirée, et tout acte d'humiliation ou dégradant".
L'Edhec s'est également constituée partie civile dans cette affaire.
Dans la nuit du 17 au 18 octobre, lors d'une "soirée d'intégration" de l'association Course-croisière Edhec, qui organise chaque année une prestigieuse course de voile, un jeune bordelais de 20 ans et huit autres étudiants de première année avaient subi des faits de bizutage, selon des sources concordantes.
En état d'ivresse avancé, et incapable de suivre les autres étudiants en discothèque où se poursuivait la soirée, le jeune homme était resté sur place. Il s'était endormi sous la surveillance d'un autre élève avant d'être trouvé aux alentours de 4 heures et demi du matin gisant dans la cour de la maison, et transporté à l'hôpital.
La victime avait fait une chute de plusieurs mètres, après être vraisemblablement tombée d'une fenêtre, entraînant un trauma crânien et de multiples fractures.
Alexandre Sauvage, président de Course-croisière Edhec avait déclaré le 6 novembre que "des actes dégradants ont été commis pendant la soirée, des faits de bizutage". "Je les condamne fortement, et si j'avais été présent, j'y aurais mis fin", a-t-il ajouté.
Pour le CNCB, les sanctions prises ne sont "pas de vraies sanctions" : les exclusions définitives avec sursis probatoire, "ça veut dire (qu'ils ne sont) pas mis à la porte", a déclaré Mme Henry.
"Ils vont modifier leur règlement intérieur et ça, c'est une bonne décision", a toutefois salué Mme Henry, pour qui c'est justement l'absence de sanctions dans le règlement intérieur de l'établissement qui explique ces exclusions avec sursis car "on a vu dans d'autres affaires que le tribunal administratif avait annulé les décisions du conseil de discipline", a-t-elle ajouté.