Les entreprises de la région qui ont un intérêt économique au Royaume-Uni prennent déjà leurs dispositions.
explique Hafid Derideche. Son entreprise, Atlantique-Europe Express est spécialisée dans le transport routier entre l'Aquitaine et le Royaume-Uni, localisée à Floirac. "Elle a déjà perdu 8 centimes" constate-t-il. "Du coup j'ai dû revoir le prix de transport depuis l'Angleterre jusqu'en France à la hausse... il a déjà augmenté de 8%." Une hausse qui risque d'être encore accentuée en fonction de l'évolution de la parité entre les deux monnaies.La première chose que j'ai faite ce matin c'est de regarder la parité entre l'euro et la livre
Je n'ai pas été surpris, je m'attendais à un Brexit
continue-t-il. Ce qui l'inquiète, ce n'est pas la circulation des hommes, mais plutôt celle des marchandises. "D'ici un à trois ans nous allons retourner à des formalités douanières.
Nous allons perdre du temps, et un camion qui perd du temps est un camion qui perd de l'argent
explique Hafid Derideche. Mais il reste pragmatique. "Le business, c'est le business et il y a une réelle industrie en Angleterre, elle ne va pas disparaître du jour au lendemain.
Mais pour nous, ce business ne va pas exploser. Il va soit rester constant soit diminuer, forcément... J'ai déjà pris mes dispositions pour diversifier mon activité
Atlantique-Europe Express se tournera désormais vers d'autres pays européens. "En Septembre, je vais à Gêne en Italie, rencontrer un transporteur italien" confie Hafid Derideche.
Le monde du vin, "déçu"
Je suis très déçu par cette situation, c'est une opportunité manquée... L'Angleterre est un très gros marché pour les vins de Bordeaux. On sait que le Brexit va maintenant introduire des incertitudes et un manque de visibilité sur les années à venir et ça c'est toujours très mauvais pour le commerce
explique Allan Sichel, président de la fédération des négociants en vin de Bordeaux.